L'Albiceleste dans la peau du favori

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L'Argentine de Lionel Messi est largement favorite de son 8e de finale du Mondial-2014 contre la Suisse, cet après-midi (17h00) à Sao Paulo, mais la génération dorée des Helvètes a le droit de rêver.

Ce match représente la première marche pour les Argentins, une mission accomplie pour les Suisses. « Nous avons atteint notre principal objectif, dit le défenseur Fabian Schär, maintenant nous pouvons jouer sans pression. » La pression, l’Argentine en a de plus en plus, car son seul but est la finale du Maracana, le 13 juillet. Les deux équipes ont toutefois un point commun: elles n’ont pas vraiment convaincu, dans leurs registres respectifs, pour arriver jusqu’à ce match à la Corinthians Arena. Seul Lionel Messi s’est montré à la hauteur de son niveau de quadruple Ballon d’Or, enfin, après deux Coupes du monde ratées. L’Albiceleste a gagné ses trois matches, mais à chaque fois elle le doit aux buts de son génie, notamment celui tout à la fin de la rencontre face à la modeste équipe d’Iran (1-0).

Deux Fantastiques sur quatre

L’équipe doit « rester tranquille, prévient Gonzalo Higuain, ne pas montrer d’impatience quand elle n’arrive pas à marquer et maintenir son équilibre, parce que nous savons que nous pouvons être dangereux à n’importe quel moment ». « Pipita » est justement une des déceptions argentines. Arrivé blessé de Naples, il n’a joué aucun match entier ni marqué de but. Higuain est un des Quatre fantastiques décevant depuis le début du tournoi, loin de sa forme cette saison sous le maillot de Naples. Tout repose sur Messi pour l’instant. Angel Di Maria est son seul lieutenant encore debout. Outre Higuain méconnaissable, Kun Agüero est blessé pour ce match. Si devant et au milieu l’Argentine a fière allure, un champion du monde potentiel a besoin d’une défense plus rassurante que celle d’Alejandro Sabella. Le gardien Sergio Romero n’était pas titulaire cette saison à l’AS Monaco, et la charnière Garay-Federico Fernandez est un peu lente. Seul le latéral Marcos Rojo a fait des étincelles. Il est même le seul autre buteur de l’Argentine avec Messi, le premier but contre la Bosnie étant marqué contre son camp (sur un coup franc de Messi).

La défense suisse…

Certes, la défense suisse inspire encore moins confiance…

Le collectif helvète est de bonne tenue, resserré au fil des ans par Ottmar Hitzfeld, mais l’imperméabilité de son arrière-garde s’est évaporée au Brésil. L’équipe de France déchaînée lui a passé cinq buts (5-2), qui auraient pu faire sept sans un penalty raté et un but annulé. Contre l’Équateur (2-1) et même contre le Honduras, malgré la victoire (3-0), elle a souffert. La blessure à l’oeil de Steve von Bergen contre la France l’a privée de son chef, et son remplaçant, Philippe Senderos, n’a guère donné de gages de sûreté. Schär, le quatrième choix, devrait donc jouer aux côtés de Johan Djourou, comme contre le Honduras.  La meilleure chance de la Suisse repose peut-être sur son Messi à elle, aussi petit (1,69 m), plus costaud, Xherdan Shaqiri, enfin au niveau après son triplé contre le Honduras (3-0). La Suisse joue profil bas, mais sa génération dorée, portée par les enfants de l’immigration, a une occasion unique de retrouver les quarts de finale que la Suisse ne fréquente plus depuis 60 ans et son Mondial à domicile. Elle avait perdu 7-5 contre l’Autriche de Ernst Happel, cette fois c’est l’Argentine de Messi. A noter enfin que ce match dans le melting-pot de Sao Paulo aura un petit accent napolitain, Higuain et Federico Fernandez affrontant leurs coéquipiers du Napoli Gökhan Inler, Valon Behrami et Blerim Dzemaili. Les « Gardes Suisses » comme on les appelle au pied du Vésuve, vont essayer d’empêcher le Messi d’entrer.

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