La commune d’Ighram se compte parmi les circonscriptions rurales les plus mal loties en matière de couverture sanitaire.
Un seul et unique médecin est affecté pour soigner les bobos d’une population de plus de 10 000 habitants. « Les consultations sont assurées à raison de trois fois par semaine au niveau des salles de soins sises au chef-lieu communal et aux villages Taslent et Ighil », dira M. Ibaliden, le maire d’Ighram. Dans certains villages excentrés, à l’image d’Azzouna et Ait Amar Ouzeggane, il n’y a pas l’ombre d’un infirmier, encore moins d’un toubib à même de soulager la souffrance des habitants en cas de maladie. Une structure de soins de proximité pourtant vitale, reste du domaine de la chimère. Certains infortunés villageois se considèrent comme des victimes expiatoires d’un système de santé de proximité qui n’a, au final, de proximité que le nom. «Nous avons la désagréable impression d’être des citoyens de seconde zone, des laissés-pour-compte. Sinon, comment expliquer que nous soyons encore obligés de parcourir des dizaines de kilomètres, en quête d’un médecin », fulmine désillusionné un villageois de Azouna. Pour les villages de Tizi Maâli, Tighilt Makhlouf et Tazaghart, la situation n’est guère plus reluisante. Ces localités disposent pourtant d’unités de soins, mais elles ne sont plus fonctionnelles depuis bien longtemps. Leur réouverture est envisagée, mais tarde à se traduire dans les faits. « En prévision de leur réouverture, nous avons entrepris de les retaper neuf, en engageant des travaux de réhabilitation sur les plans communaux de développement », souligne le P/APC. « Ce projet a été réalisé sur demande des responsable de l’EPSP, qui nous ont promis de doter ces structures de moyens humains et matériels nécessaires à leur fonctionnement. Cela dure depuis une année, et nous ne voyons rien venir encore», se désole le maire. Et d’ajouter sur une pointe d’amertume: « Nous avons également demandé l’inscription d’une polyclinique au profit de notre commune. Une requête qui est restée, hélas, lettre morte. »
N. Maouche

