Tout le monde est unanime à dire que la polyclinique des Aghribs, relevant du secteur sanitaire d’Azeffoun, assure aux citoyens un service de proximité de qualité. Les prestations sont en effet assurées de jour comme de nuit, permettant, de fait, le désengorgement des hôpitaux d’Azeffoun et d’Azazga. La population locale n’est plus contrainte à se déplacer vers les villes voisines pour le moindre soin et la moindre urgence. Un véritable soulagement pour toute la localité. Seulement, cet état de fait a son revers. En effet, un grand nombre de citoyens des communes limitrophes, telles Fréha et Timizart affluent quotidiennement à la polyclinique. Ils y viennent en quête de bonnes prestations médicales, allant des petits soins aux analyses et autres radiographies. Une quête des plus légitimes, du reste. Mais cette affluence engendre une grande surcharge de travail pour le personnel et provoque des pénuries en différents produits et matériels. Prenons l’exemple très simple, mais ô combien sensible, des gants de protection destinés aux infirmiers. Ces derniers, et c’est légitime, refusent de faire le moindre soin sans cette protection. Et les patients sont les premiers à en être pénalisés. L’un d’eux nous narrera : «la semaine dernière, ma femme devait refaire son pansement. Et bien nous avons été obligés de nous déplacer à la polycyclique d’Agouni Cherki. Les infirmiers m’avaient annoncé qu’il leur était impossible de refaire le pansement sans gants. Sur le moment, j’ai cru qu’il s’agissait d’une farce. Mais après moult palabres, je me suis résigné à aller ailleurs». Il y a également une grande pénurie en vaccins. L’antirabique, entre autres. Ceux-ci sont distribués par secteur, ne tenant absolument pas compte des mouvements de masse qui créent un grand déséquilibre et engendrent les pénuries. Un grand nombre de patients, qui ont reçu les premières injections du vaccin, se retrouvent ainsi dans l’impossibilité de continuer leur traitement. Et très souvent, quand ils vont ailleurs, on leur suggère de retourner là où ils ont commencé leur traitement. Un véritable cercle vicieux.
D. Ferhat
