Les habitants des quatre villages d’Amdoun n’ Seddouk, à savoir Tibouamouchine, Ighil n’Djiber, Seddouk Ouadda et Seddouk Ouffella, après avoir attendu des lustres pour avoir un projet de gaz naturel avaient pris le taureau par les cornes en signant en 2006 une pétition, qu’ils ont adressée, par voie hiérarchique, aux hautes autorités de l’état.
Un projet qui leur a été accordé. L’étude du plan de masse a été confiée à un bureau d’études d’architecture qui, malheureusement, a mis plus d’une année pour la terminer. Un citoyen du village Seddouk Ouadda a cédé un terrain labourable gratuitement pour l’implantation d’un site de sécurité (poste détente), montrant toute la générosité des villageois quand il s’agit d’un projet d’utilité publique qui concerne toute la collectivité. Les habitants, croyant que toutes les conditions sont réunies, attendaient impatiemment le démarrage des travaux qui a eu lieu cette semaine. Dans la matinée de dimanche dernier, un propriétaire d’une parcelle de terre touchée par la conduite principale a refusé l’accès à l’engin qui faisait le traçage de la conduite, selon un notable du village. Mais le propriétaire terrien est revenu vite sur sa décision après avoir reçu des garanties que l’entreprise fera tout pour éviter les oliviers qu’elle pourrait épargner dans la mesure du possible. D’ailleurs, l’entreprise réalisatrice du projet a recruté un agent pointeur qui recensera le nombre d’arbres abattus pour chaque propriétaire. Le phénomène des oppositions dans la wilaya de Béjaïa est un vrai casse tête pour les maîtres d’ouvrages et les entreprises réalisatrices des projets. Si nous devons se rendre à l’évidence, chaque citoyen avant de faire une opposition sur un projet traversant son champ doit se dire qu’il y avait bien des gens avant lui qui ont toléré le passage des projets à travers leurs champs pour qu’il ait les commodités voulues chez lui tels que le gaz, l’eau, l’électricité la route, etc. Les organismes chargés de la mise en place des projets doivent aussi réunir toutes les conditions avant de délivrer un ODS pour le démarrage des travaux. La wilaya de Béjaïa est réputée pour les oppositions répétitives qui, parfois, n’ont pas leur raison d’être. Et c’est la raison pour laquelle les entreprises ne veulent plus travailler dans cette wilaya, craignant qu’elles ne démarrent jamais les travaux qui leurs seront confiés. Les élus locaux ont aussi le devoir de s’impliquer en aidant à débloquer les projets en souffrance. 40% seulement est le taux de pénétration du gaz naturel dans la wilaya. L’Etat a mis le paquet pour relever sensiblement ce taux en accordant dans le cadre du programme quinquennal 2010/2014 un quota conséquent de raccordement en gaz naturel de 50.000 foyers. Mais aujourd’hui, selon les chiffres qui nous ont été donnés, environ la moitié seulement de ce programme quinquennal a été réalisée à cause des retards, dans beaucoup de cas, causés par des oppositions de citoyens, alors que des milliers d’autres citoyens attendent impatiemment d’avoir cette énergie dans leurs foyers. Si nous voulons développer notre wilaya, certains élus doivent s’efforcer à tenir les promesses données aux citoyens qui les ont élus lors des campagnes électorales. Cela éviterait peut être les fermetures de routes et les oppositions, sources de nombreux retards dans la réalisation des projets. Des retards qui reviennent aussi chers car un projet devant être réaliser avec une somme de 10.000.000,00 dinars, il y a cinq ans, coûtera 20.000.000,00 ou plus aujourd’hui avec les augmentations successives des prix des matériaux et des salaires qui ont eu lieu.
L. Beddar