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Des commerçants protestent

Suite à l’appel affiché en ville et dans les villages de la commune, annonçant une journée de grève pour dénoncer « les contrôles excessifs » des services de l’inspection du commerce de Draâ El-Mizan, dont dépendent les daïras de Draâ El-Mizan, Boghni et Tizi-Gheniff, 400 commerçants ont procédé hier, à de la fermeture la dite agence.

Ils occupaient toute la cour de la mairie. « Nous ne sommes pas contre les contrôles, mais qu’ils soient faits dans le respect de la réglementation et des personnes », dira l’un des commerçants protestants. Un autre ajoutera : « imaginez vous que ces services nous harcèlent même le jour du 5 juillet. Pourquoi cet acharnement ? ». L’une des revendications de ces commerçants consiste en la délocalisation de ce service. « Toute l’Algérie est en chantier. Comment voulez-vous que de la poussière n’envahisse pas nos locaux? », s’interrogera un boulanger. Un autre parlera même de mépris que des contrôleurs auraient à leur égard, à chacun de leurs passages. « Nous avons affaire notamment à des contrôleurs femmes. Nous ne pouvons même pas nous en prendre à elles quand elles dépassent les bornes », dira une voix qui montait de la foule. Peu avant midi, le maire intervint pour tenter de calmer les esprits. Les contestataires ont finalement accepté de rédiger une plateforme de revendications. Au terme d’une réunion tenue dans un bureau qui leur a été affectée par l’APC, nous nous sommes rapprochés de leur porte-parole qui nous a dit : « Nous avons noté trois points essentiels ». Notre interlocuteur poursuivra, énumérant ceux-ci : « Il s’agit tout d’abord de l’annulation de tous les PV dressés jusque-là. Nous demandons aussi une meilleure considération de la part de ces agents de contrôle, ainsi que l’abandon des délits mineurs pour lesquels des avertissements verbaux suffisent ». Un délai de deux jours, selon ces commerçants, a été donné au chef d’agence pour répondre à leurs doléances. Si cela n’était pas obtenu, une grève générale sera décrétée sur tout le territoire de la commune. Certains commerçants, très excédés, dénoncent notamment les sommes disproportionnées qui leur sont exigées dans les PV. Celles-ci vont, diront-ils, de 50 000 à 200 000 dinars. « C’est une pure hogra, alors que notre région est enclavée. Il n’y a aucune entreprise pour recruter les chômeurs », signalera un autre contestataire.  Pour en savoir plus sur cette situation, nous avons pris attache avec le chef de l’inspection du commerce. « Nos agents travaillent en appliquant la réglementation. Il n’y a pas de contrôles excessifs. Ce sont juste des contrôles réguliers. Peut-être que durant ce mois de Ramadhan nous sommes en effet plus exigeants, notamment sur le contrôle des produits de large consommation et autres produits périssables », nous répondra, M. Mohand Zemouche, en sa qualité de premier responsable de ce service. Et de poursuivre : « nous nous sommes entendus avec eux pour qu’ils nous remettent leur plateforme de revendications. Nous allons étudier tous les points. Espérons que des solutions seront trouvées aux problèmes soulevés ». Vers 13h, la foule s’est dispersée dans le calme.

Amar Ouramdane

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