Les services du tourisme viennent d’entamer la première phase de l’étude de l’aménagement d’une piste pédestre entre Tala Rana et le deuxième plus haut sommet d’Algérie, Tamgout (Lala Khedidja) qui culmine à 2 308 m d’altitude, apprend-on auprès d’une source du parc national du Djurdjura.
Cette dernière affirmera qu’une équipe de topographes est déjà à pied d’ouvre sur le terrain, depuis deux semaines. La future piste sera aménagée en sentier sur un ancien tracé milliaire entre Tala Rana et Tamgout, sur une distance de 15 km. Cet itinéraire, une fois réalisé permettra aux touristes et aux amoureux de la nature de faire des randonnées de rêve. Cette ancienne piste était empruntée par nos ancêtres pour effectuer l’un des plus anciens rituels de la région, qui consiste en un pèlerinage durant sept mercredis, entre juin et juillet, au sommet de Tamgout, auquel participent des centaines de citoyens, femmes, hommes et enfants, qui viennent des quatre coins de la Kabylie et qui se retrouvent dans la nuit du mercredi à jeudi autour d’un grand couscous collectif. Ces visiteurs viennent implorer les saints de cette majestueuse montagne qui offre une vue dominante sur l’ensemble du territoire de la Kabylie. Les nuits sont souvent animées par des troupes folkloriques d’Idhebalen, jusqu’au matin. Cette piste longe des précipices, des parcours d’alpinisme, un endroit qui offrent la possibilité d’en faire du ski durant l’hiver, avec un halte de rêve à imghuzen, dernier point d’eau avant le sommet où viennent se désaltérer toutes espèces d’animaux sauvages dont des vautours fauves et des couples aigles royal. Notre source a affirmé qu’en parallèle à cette piste, d’autres aménagements seront entrepris par les services de PND qui consistent, dans un premier lieu, en la réalisation d’un site d’accueil de touristes et visiteurs à Tala Rana, tel qu’une aire de stationnement, une autre de détente, un espace pour les jeux, un terrain de camping en parallèle à l’aménagement d’autres pistes pédestres à travers le vaste site et de nombreux points d’eau. Rappelons que Tala Rana a été aménagée par les premiers colons arrivés dans la région, aux environs de 1880, en lieu de détente durant l’été. Les vestiges des chalets réalisés en dur sont toujours visibles. Ils ont été utilisés durant la guerre de libération à des fins militaires par l’armée coloniale qui y a installé des postes d’observation. Dans les années 90, l’APC de Saharidj a tenté de réaménager ce lieu en site touristique en commençant par la réalisation d’un hôtel de quatre étages dont la construction a été brutalement interrompue avec l’arrivée des groupes terroristes dans la région, à partir du début de l’année 1993. L’édifice est toujours debout. Il a vaillamment résisté aux affres climatiques des plus dures et les agressions humaines. Sous la pression de la population de Saharidj, à travers notamment son mouvement associatif, les autorités ont inscrit et retenu un projet de création d’une zone touristique (ZET) avec tout les aménagements y afférent, en 2009. Une année plus tard, la première phase de l’étude a été bouclée, mais depuis c’est le silence radio. Rien ne vient confirmer la concrétisation de cet ambitieux projet d’un apport considérable tant sur le volet touristique qu’économique, malgré les promesses du ministre du Tourisme lors de sa visite, l’année passée, au niveau de la wilaya de Bouira.
Oulaid Soualah

