L’esplanade de l’APC d’Ath Mansour a été le théâtre d’un important attroupement des propriétaires des terrains touchés par le tracé de la pénétrante de l’autoroute est-ouest (Ahnif-Béjaïa), pour protester, d’abord contre les modalités d’évaluation de leurs terrains (de terres agricoles, notamment des oliveraies) dont l’expertise, selon les protestataires, a été faite en l’absence de la majorité d’entre eux. Ils affirment n’avoir été avisés du passage de cet ouvrage sur leur propriété «qu’une fois l’opération enclenchée», chose qu’ils qualifient de mépris à leur égard, voir même de «violation des propriétés privées». Sur un autre volet, environ 200 agriculteurs touchés par ce projet refusent de retirer les décisions d’indemnisation, «à cause d’une évaluation des biens pratiquée selon un ancien barème, et sa non réactualisation par les experts fonciers chargés de cette opération». Ainsi donc, l’on a appris que le prix d’indemnisation pour les terrains agricoles nus est de 300 DA le M2, celui de l’olivier adulte est à 50.000 DA, le moyen à 30.000 DA et, enfin, le jeune plant à 2 000 DA. Aussi, les protestataires exigent à ce que l’évaluation soit réactualisée et les prix soient fixés selon le cours actuel du foncier, «sans quoi, des actions d’empêchement d’accès à nos terrains seront entreprises dés le démarrage des travaux», disent-ils. Rappelons que les mêmes propriétaires avaient été confrontés, précédemment, à un problème de même nature, avec le projet de réalisation d’une canalisation de transport d’AEP à partir du barrage Tilesdit dans la commune de Bechloul au profit de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, et qu’après moult négociations infructueuses entre les propriétaires et les service étatiques concernées par cet ouvrage, ils avaient décidé d’une opposition collective. Le wali, interpellé lors de sa dernière inspection effectuée sur le chantier, le mois de mai dernier, avait décidé de la mise sur pied d’une commission qui plancherait sur le dossier aux fins de dégager un terrain d’entente. Les propriétaires, qui exhibent des copies de procès verbaux de réunions avec cette commission, affirment que «les décisions prises, d’un commun accord, n’ont pas été exécutées». Aussi, ils menacent de bloquer encore le projet «si rien n’est entrepris dans les meilleur délais pour recouvrir nos droits».
Les propriétaires d’Ahnif se joignent au mouvement
Lors du rassemblement de mercredi dernier à Ath Mansour, les agriculteurs de la commune d’Ahnif, environ 200 personnes, touchées par le même tracé de la pénétrante de l’autoroute Est-Ouest, étaient présents et se sont entendus avec ceux d’Ath Mansour pour mener, d’un commun accord, le mouvement de protestation, jusqu’à aboutissement de leurs revendications. Aussi, pour les besoins d’une meilleure organisation, ils se sont réunis, le lendemain jeudi, au niveau de la salle des réunions de l’APC, pour passer en revue le dossier et arrêter un plan d’action à entreprendre pour arracher leurs droits. Lors de cette rencontre, il a été décidé d’un empêchement d’accès à leurs propriétés, et de mener cette opposition jusqu’à satisfaction de leurs revendications qui consiste en «la réévaluation des biens et l’actualisation des prix selon les cours du foncier actuel». Il disent, en effet que «le terrain nu est dans la fourchette comprise entre de 3 000 et 4 000 DA le M2 et l’olivier entre 40 000 et 50 000 DA le pied». D’autres propriétaires exigent une compensation en terrains, notamment ceux dont les parcelles touchées par l’ouvrage constituent leur seul bien. Durant cette réunion, les périmètres de sécurité de 25mètres, des deux côtés de la route, ont aussi été évoquées, les propriétaires exigeant à ce qu’ils soient pris dans le décompte des indemnités. La même remise en cause de l’expertise a aussi été soulignée durant cette réunion, du fait de l’absence des propriétaires durant cette opération. La rencontre a été clôturée par la désignation d’une délégation de représentants des agriculteurs, composée de 10 personnes, soit 05 membres pour chacune des deux communes, et aussi les recommandations de vigilance et d’union, «seule façon de se faire entendre» et de faire aboutir leurs doléances. Affaire à suivre…
Oulaid Soualah
