Les citoyens du village Mahnouche, sis à deux kilomètres au Nord-est de Tighilt-Bougueni, ont procédé dans la journée du vendredi dernier, à la fermeture de la carrière de tuf sise au-lieu dit Tamda Ou Ghomrass. Ils attiraient l’attention des responsables sur la pollution que génère son exploitation et les conséquences néfastes que cela engendrera sur leur santé et celle de leurs enfants.
Les manifestants ont accroché le long du CW107 longeant le site de ladite carrière, des banderoles portant des slogans tels : « La santé de nos enfants passe avant vos profits ! » ou encore : « Non à l’enrichissement au détriment de la santé de nos enfants ! ». « La SARL Tufeal a été créé comme nous le savons tous avec documents à l’appui, dans des conditions plus que douteuses. Ses actionnaires s’enrichissent depuis des années, sans donner aucun sou ni aux propriétaires du terrain, ni à l’APC. Et ils continuent à nous mener la vie dure en ne respectant même pas leurs engagements », nous déclare un villageois. Celui-ci nous expliquera en effet qu’il y a deux années, les actionnaires au nombre de quatre, un de la localité et trois étrangers, s’étaient engagés devant l’ex-P/APC (RCD) à respecter non seulement les horaires (entre 9h et 16h) assignés à l’extraction et au trafic des camions de gros tonnages qui arrivent de plusieurs wilayas, mais également à observer une interruption pendant le week-end et de procéder à des arrosages quotidiens, notamment durant les mois d’été. « Mais cela n’a jamais été respecté. Ces actionnaires se croient intouchables. Ils brandissent à chaque fois un contrat de location, des plus bidons, de 10 ans qu’ils se disent déterminés à prolonger encore quatre-vingt-dix années, laissant ainsi à leurs descendants un héritage et une rente inépuisable. Alors que nous serions condamnés, nous et nos enfants, à vivre un enfer », poursuivra avec dépit notre interlocuteur. Nos interlocuteurs nous apprendront que le gérant de ladite SARL TUFEAL s’est même rendue à la brigade de gendarmerie de Tizi-Gheniff pour y déposer une plainte contre eux, comme il n’avait pas hésité à le faire au début de l’année 2005, en brandissant l’autorisation d’exploitation signée par l’ex-ministre de l’Industrie et des mines, M. Chakib Khellil. « Des dizaines de gros camions ne cessent d’empoisonner notre quotidien de jour comme de nuit, même le week-end », s’offusquent des jeunes du village. Les villageois protestataires réclament donc que la gendarmerie qui est en charge de régler ce problème fasse intervenir ses prérogatives pour faire respecter les conditions d’exploitation de cette carrière. « Notre ultime revendication est le respect des engagements pris par ces actionnaires, il y a de cela deux années avec l’ex P/APC, le PV de réunion faisait toujours foi », terminent nos interlocuteurs.
Essaid Mouas