Des villages ont soif

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Les responsables locaux d’Amizour doivent prendre le taureau par les cornes pour assurer une gestion « juste » des ressources hydriques de leur commune, qui compte plus de 40 mille habitants.

Et dire gestion juste c’est songer à uniformiser la distribution de l’eau à travers les quartiers de la ville et les autres villages et agglomérations de la commune. Car, de nos jours, l’on constate que les robinets vont à deux vitesses. Un état de fait engendré par deux phénomènes tout a fait improbables. D’un côté une pénurie qui fait rage dans plusieurs quartiers et villages en ces moments de grande chaleur. De l’autre côté c’est le contraire qui se passe avec une consommation excessive par certains consommateurs, notamment au niveau du chef-lieu. Ces derniers qui ont la chance d’avoir des robinets qui coulent à flots sont devenus indifférents et ne prêtent que peu d’intérêt au plus sensible des secteurs, celui de l’eau, pour s’amuser au «jeu du hasard» qui s’appelle gaspillage. Souvent, des commerçants passent à l’arrosage des trottoirs et des alentours de leurs magasins en laissant couler de grandes quantités de ce liquide précieux, quelques fois à plusieurs reprises dans la journée. Cela n’est pas sans irriter des passants, surtout ceux qui sont issus des villages et quartiers en manque d’eau. «C’est vraiment injuste de voir cela surtout en ces temps chauds, durant lesquels nous devons passer à une utilisation rationnelle de l’eau. Mais voilà que des gens bien servis jouent au gaspillage et profitent du non payement de l’eau», estime un citoyen agacé par ces comportements. Il se dit qu’Amizour est l’une des communes dont la consommation en eau est des plus importantes dans la wilaya, malgré qu’elle soit dépourvue d’une zone industrielle. Il est vrai que l’accroissement de la population et aussi le caractère agricole de la région et l’existence de certains établissements à forte consommation d’eau, comme l’hôpital et les écoles, sont «la source du problème» d’une sur-utilisation d’eau. Cependant, le phénomène du gaspillage d’eau qui prend de l’ampleur suite au «laxisme» des autorités peut mettre en péril le secteur de l’hydraulique dans cette région qui s’apprête à réceptionner son campus universitaire de quelques 5 000 étudiants. Ces mêmes autorités doivent trouver un nouveau paradigme alternatif pour dissuader les gaspilleurs et satisfaire les habitants vivant au rythme du stress hydrique, afin qu’ils cessent, pour leur part, de mener des actions de contestation causant des retards au développement local. La solution à cette problématique réside dans la gestion des eaux par l’instauration de la facturation des quantités consommées. Un bon remède au gaspillage et un moyen de renflouer la trésorerie communale qui permettra d’améliorer son service d’entretien et de réparation des fuites sur les différents réseaux de cette commune, car il s’agit là d’un autre point noir de l’approvisionnement en eau à Amizour qui a soif, qui a chaud et qui gâche de l’eau.

Nadir Touati

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