Les urgences submergées

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Comparativement aux autres périodes, le service des urgences de l’hôpital de Tizi-Ouzou connaît une activité particulière pendant le mois de Ramadhan, notamment après la rupture du jeûne. Le surveillant médical en chef au niveau du service des urgences de médecine du CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou parle, en effet, de quelque 150 à 200 personnes qui sont reçues au niveau de son service. Le Dr Sebti Mohand Arezki souligne que l’affluence varie d’un jour à l’autre. Affirmant qu’en dix jours, le service a accueilli plus de 1500 malades, pour différentes pathologies. Ce qui est sûr, c’est que l’affluence est particulièrement importante en ce mois de carême. En effet, explique-t-il, le service est pris d’assaut par de nombreux malade, notamment après la rupture du jeûne. Le médecin souligne que les personnes reçues sont souvent des malades chroniques, à l’image de diabétiques qui font une hypoglycémie ou une hyperglycémie. Car, souligne-t-il, même si je jeûne est déconseillé pour plus de 99% des diabétiques, il en demeure pas moins que «certain malades s’obstinent à jeûner malgré les mises en garde de leur médecin. C’est pour cette raison que certains aient des malaises pour cause d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie, après la rupture du jeune». Dr Sebti a d’ailleurs profité de l’occasion pour inviter les personnes souffrant de diabète à «se conformer aux consignes de leurs médecins traitants, à qui revient la décision de les laisser, ou non, observer le jeûne». Le service accueille et prend en charge aussi, en ce mois de Ramadhan, «des personnes soufrant de multiple troubles digestifs». Il est d’ailleurs utile de rappeler de la nécessité de ne pas trop brusquer les habitudes alimentaires et de respecter les consignes de jeûne, comme celle d’éviter de se ruer sur la nourriture. Pour revenir au quotidien dans le service des urgences, le médecin-chef précise que le dit service est «submergé». D’une capacité d’accueil de 12 lits, «nous nous retrouvons, parfois, avec 22 malades ou plus ». C’est  le cas, d’ailleurs, de la journée d’avant-hier (13 juillet) ou de celle de jeudi 10 juillet, où le nombre d’admissions est arrivé à 32. Hier, la même situation était perceptible. Faute de places, des malades occupaient tout le couloir. «On fait avec la politique qui consiste à ne jamais renvoyer un malade. C’est pour cette raison que nous préférons qu’il occupe le couloir, tout en étant certain qu’il dispose des soins adéquat, plutôt que de le renvoyer», dira Dr Sebti.  Au niveau des urgences chirurgicales, c’est la même situation, avec pas moins de 854 admissions enregistrées en une quinzaine de jours, depuis le 28 juin dernier, début du Ramadhan. Un chiffre qui dépasse largement celui enregistré habituellement en un mois complet. Pour illustration, en mai dernier, 507 admissions avaient été enregistrées dans le même service. Le nombre des actes chirurgicaux accomplis ne sont pas moins important. Durant la même période, l’on a enregistré 106 actes, alors que  ceux accomplis au mois de mai sont de 266. Le service bouillonne plus que d’habitude. Mais cette fois-ci on nous signale que les personnes touchées suite à des accidents de la route trônent sur la liste des admissions. Car, comme l’ont d’ailleurs indiqué les services de la protection civile, les accidents de la route se multiplient en ce mois sacré.

T. Ch.

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