«Libérez Dda Amar sain et sauf !»

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Les citoyens de Béni Zmenzer ont, encore une fois, réagi à l’insécurité qui règne dans leur localité.

La grève générale à laquelle a appelé la cellule de crise, mise sur pied dans la soirée de lundi dernier qui a vu Amar G. se faire kidnapper, a paralysé hier, toute la municipalité. Cette action vient dénoncer, encore une fois, le phénomène des enlèvements, qui ne cesse de plonger des familles, voire toute la région, dans l’émoi et la consternation. Sur place, la ville comme les villages étaient paralysées par cette grève générale. Tous les commerces ont baissé rideaux, l’APC et les institutions publiques aussi ont fermé leurs portes. C’est presque la paralysie totale. Un silence de mort s’est installé dans les quatre coins de la localité. Au chef-lieu communal, nous constatons que deux banderoles sont accrochés aux pylônes de l’éclairage public, sur lesquels il est écrit «Halte aux kidnappings !» et «Libérez Dda Amar sain et sauf». Devant la maison de la victime, il y avait des centaines de citoyens venus exprimer leur solidarité avec la famille. Ils sont venus de partout, de tous les villages de la commune et de ceux de la daïra de Béni Douala, de Tizi-Ouzou, de Ouadhias et de Maâtkas, pour ne citer que ceux là. Un citoyen, que nous avons abordé dira : «Notre région a beaucoup souffert de ce phénomène des rapts et de la criminalité. Il y a à peine quelques mois, la localité a perdu un de ses enfants, Amirouche Mebrek. L’année dernière, nous avons perdu aussi Ali Laceuk de Tala Khelil. Le jeune Yazid Kahil a été libéré Mourad Bilek de Béni Aissi et le docteur Djelloul, eux aussi, ont été libérés, et aujourd’hui, nous assistons à un autre kidnapping. Nous espérons que Dda Amar va être libéré bientôt et que cette mobilisation payera». Un membre de la cellule de crise interviendra : «Jusqu’à quand ce phénomène va perdurer ici à Béni Zmenzer ? La région n’a même pas eu le temps de panser ses blessures, que revoilà un autre rapt qui vient la replonger dans la peur et l’angoisse». Dans le même sillage, un membre du comité d’un village pointe du doigt l’Etat qui, selon lui, a mis du retard pour mettre en place un corps sécuritaire au niveau de la municipalité. «A quand un corps de sécurité dans notre commune, qui souffre des kidnappings, de cas de vandalisme et du terrorisme. Notre demande date de 2007. C’est du pur laxisme de la part des pouvoirs publics, face à ce climat d’insécurité qui règne dans notre localité. Malgré les incessants appels lancés et les démarches effectués, aucune mesure concrète n’a été prise dans le sens de sécuriser les bien et les personnes dans notre localité».

Une caravane de sensibilisation à travers plusieurs communes et villages

Dans l’après midi d’hier, des dizaines, voire des centaines de personnes ont convergé vers la demeure de la victime pour entamer la deuxième action, après la grève générale de la matinée, prévue par la cellule de crise. Il s’agit d’une caravane de sensibilisation qui sillonnera les communes et villages avoisinants. Selon l’un des membres de la cellule de crise, un cortège de véhicules parcourra les communes de Souk El Tenine, Maâtkas, Ait Abdelmoumène, Béni Douala, Béni Aïssi et Tizi-Ouzou, avant de rallier Béni Zmenzer via Ihassaouène. «Notre objectif est de sensibiliser le maximum de villageois sur cet acte terroriste qui vient frapper, une énième fois, notre région» s’insurge-t-il. Le maire de Béni Zmenzer, M. Chaffa Amar, regrette le retard accusé par le projet de réalisation d’un commissariat de police dans la municipalité. «Ce retard n’arrange que les malfrats et les terroristes», dira-t-il. Un autre membre de la cellule de crise nous fait savoir qu’une réunion devait se tenir dans la nuit d’hier en vue de prendre d’autres mesures, plus radicales, dans les jours à venir, afin de libérer l’otage des mains de ses ravisseurs.

A. G.

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