Plusieurs mouvements de protestation ont marqué ce mois de juillet, à travers plusieurs communes de la daïra de M’cheddallah. Une effervescence fort perceptible s’est de nouveau emparée de la société civile.
En effet, plusieurs mouvements de protestation d’envergure ont été enregistrés depuis le début du mois en cours, au niveau de plusieurs municipalités. C’était le cas à Ath Mansour et à Ahnif où des dizaines des personnes se sont rassemblées devant les sièges de deux APC pour protester contre le démarrage du projet de la pénétrante autoroutière Ahnif – Béjaïa. Les protestataires ne refusent pas le passage de cet important projet sur leurs terres, mais ils remettent en cause les modalités des indemnisations proposées selon l’ancien barème qu’ils jugent dérisoire en comparaison à l’actuel qui a triplé disponible sur le marché du foncier. Après quelques contacts vains avec les organismes étatiques concernés et les autorités locales, les 400 propriétaires de terrains des deux communes, touchés par le tracé de cette pénétrante, ont décidé d’un commun accord, de passer directement à une opposition, et ce, après avoir dégagé une commission commune de dix volontaires pour mener à terme les négociations et faire aboutir leur revendication : la mise à jour du barème des indemnisations et compensations. La population de la commune de Saharidj a enchaîné avec un autre mouvement de protestation qui s’est résulté par la fermeture du siège de l’APC, dimanche dernier, pour dénoncer une mauvaise distribution de l’eau bien que le projet de rénovation du réseau d’AEP est achevé. Le considérable retard mis pour le démarrage de l’opération de l’aménagement urbain a suscité également la colère de la population locale. Ajouter à cela le blocage du projet de construction d’une polyclinique, par une opposition qui tarde a être levée et qui risque de pénaliser encore longtemps la population de cette commune qui souffre depuis deux ans, soit depuis la réforme, puis la démolition du centre de santé qui a subi de graves dégradations. Des citoyens des communes de Chorfa et d’Aghbalou, qui dénoncent des perturbations au niveau du réseau Internet, menacent de passer à l’action si rien n’est fait dans les meilleurs délais pour améliorer les prestations de service et le raccordement de plusieurs centaines d’abonnés qui ont bénéficié de l’opération d’extension. Notons, enfin, que dans la commune de M’Chedallah, ce sont les citoyens de plusieurs importantes agglomérations, telles que Ath Yakhlef, Verghut, Irroufa et Assif Assemadh, qui sont montés au créneau pour dénoncer une rupture dans l’alimentation en eau potable, depuis plusieurs mois. Ainsi et après le blocage de la circulation au niveau du CW98, durant la journée du lundi dernier, les protestataires se sont dirigés, le lendemain mardi, jour de marché hebdomadaire, vers les sièges de la daïra et de l’APC de M’Chedallah qu’ils ont fermés. Au moment où nous rédigeons cet article, les deux administrations demeurent toujours fermées. Un ensemble de faits qui plongent de nouveau la région dans une inquiétante perturbation qui va crescendo et qui risquent de l’embraser de nouveau si les pouvoirs publics ne réagissent pas à temps pour répondre aux doléances de la population qui insiste notamment sur l’amélioration de son cadre de vie et des prestations de service des organismes étatiques. Même si les revendications diffèrent d’une commune à une autre, il n’en demeure pas moins que la protestation gagne du terrain et touche chaque jour une nouvelle localité.
Oulaid Soualah

