Les soirées ramadhanesques au chef-lieu communal de Boudjellil se suivent et se ressemblent. Il n’y a rien de spécial qui se fait après la rupture du jeûne, si ce n’est ces balades pédestres nocturnes qu’effectuent la plupart des habitants, histoire de digérer et d’éviter, par-là même, les problèmes digestifs qui peuvent survenir après un repas copieux. Néanmoins, les Boudjellilis affectionnent cette place publique appelée Tikindoucht, considérée comme le cœur de Boudjellil. Ici, les villageois se rencontrent par dizaines pour causer entre amis et profiter de la fraîcheur nocturne, après une rude journée caniculaire. Réunis en petits groupes, les villageois discutent de tout et de rien. Commentent les derniers développements survenus sur la scène politique et surtout décortiquent les différents matchs de la Coupe du Monde et les rencontres les plus folles qui s’y sont déroulées, comme celle du Brésil contre l’Allemagne, qui reste encore d’actualité. En tout cas, les moyens de distraction dans ce grand village de plus de 5000 âmes manquent terriblement. «Si seulement le centre culturel était achevé cela nous aurait permet de passer des soirées meilleures que celles que nous passons en ce mois de Ramadhan, avec l’animation des galas par exemple», regrette un jeune homme de Boudjellil. En effet, le centre culturel n’est pas encore livré car les travaux de réalisation sont toujours en cours. Cependant, les quelques cafés qui existent dans ce village sont pris d’assaut par les villageois, qui passent de bons moments entre amis autour d’un café ou d’un qalb ellouz. D’autres, en revanche, préfèrent passer la soirée ailleurs. A Akbou, par exemple, où les nuits ramadhanesques sont plutôt très animées. La destination préférée des ménages surtout, demeure indubitablement la foire du Piton, sise à l’entrée nord de la ville d’Akbou.
Syphax Y.
