« Inas, tudert kan», un feuilleton qui reflète la réalité kabyle

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Le feuilleton «Inas, tudert kan», de 30 épisodes, diffusé par la TV 4, chaîne nationale d’expression Amazighe, a su et a pu captiver un grand nombre de téléspectateurs kabyles en reflétant la réalité vécue en Kabylie en particulier. Ce feuilleton, réalisé par Amar Arab, cinéaste talentueux, est un hymne à la vie kabyle de tous les jours, et surtout un clin d’œil à la Kabylie authentique, dont les habitants demeurent très attachés aux traditions ancestrales. M. Arab déclarera à la chaîne IV qu’ «il n’est pas cinéaste de formation, mais il s’est initié pour réaliser ce feuilleton». Le scénario est co-écrit par Amar Arab et Saïd Hammache. Plusieurs personnages participent à ce feuilleton, qui en est à son 15e épisode. Difficile de cerner l’idée et de prévoir la fin de cette histoire, alors que le feuilleton se décline chaque soirée, où il est diffusé à partir de 23h30 sur le petit écran. «Inas tuder kan» raconte la vie dans un village kabyle rustique, où l’ancien habitat est revisité comme pour revenir aux sources. Les personnages sont nombreux et chacun a sa personnalité ses objectifs et ses… misères, comme ce personnage sorti d’une époque où les kabyles parlaient en rimant et d’une manière proverbiale. A cette époque, la parole avait son pesant d’or. «Un kabyle pouvait vous tuer rien qu’avec une phrase sans utiliser une arme !» disait-on. N’na Kh’tita, puisque d’elle qu’il s’agit, est une vieille femme qui erre dans les rues des villages, après être chassée de la maison par sa belle-fille. Ce personnage qui a assurément plu, surtout à nos grands-mères, est d’une sagesse digne d’un «philosophe» grec ! N’na Kh’tita parodie toutes les situations et prononce des sentences, des proverbes et des poèmes du terroir kabyle pour alléger sa souffrance et caricaturer la situation dramatique dans laquelle elle fut confinée. D’autres personnages, comme D’da Mohand, l’ancien émigré. De retour dans le pays, D’da Mohand se remémore la vie du forçat qu’il a passé à trimer en France. Cette même France qui a sucé son sang. En tout cas, ce feuilleton vaut vraiment la peine d’être regardé.

Y. Samir

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