Depuis jeudi dernier, la Kabylie, à l’instar du reste du pays, connait une vague de chaleur sans précédent.
Les températures, qui ont dépassé dans certaines régions 45 degrés à l’ombre, n’ont pas été sans conséquences sur les citoyens, notamment les plus vulnérables, à savoir les enfants, les personnes âgées et les malades chroniques. « Il était quasiment impossible de faire 100 mètres de marche sans ressentir les effets de la canicule », nous confie Mustapha, rencontré hier après-midi devant l’OPGI de Tizi-Ouzou. « Je plains les enfants en bas âge et les malades chroniques, car si moi-même je n’arrive pas à supporter cette vague de chaleur, que dire alors de toutes ces personnes vulnérables », ajoute-t-il non sans prier pour que le climat revienne à la normale au plus vite. « J’ai lu dans la presse que l’Office national de météorologie a annoncé une baisse des températures à partir de ce lundi. Mais en jetant un coup d’œil sur MSN météo, j’ai appris que la chaleur persistera jusqu’à lundi prochain avec des températures entre 38 et 41 degrés », se désole notre interlocuteur. Devant cette situation, les citoyens n’ont pas trouvé meilleur moyens pour éviter la canicule que de se cloitrer chez eux. Comme cette vague de chaleur coïncide avec le week-end, tout le monde a préféré rester à la maison, profiter, pour les plus chanceux, de la douceur de la climatisation. D’ailleurs, hier, la ville de Tizi-Ouzou donnait l’impression d’une ville morte. La circulation y était fluide tellement étaient rares les véhicules qui y circulaient. Les magasins et autres marchés de fruits et légumes, d’habitude pris d’assaut par les acheteurs, sont restés calmes. Rares sont les citoyens qui se hasardent à sortir faire les courses. Même topo dans les villages où les habitants ont préféré se calfeutrer chez eux pour fuir la fournaise qui sévit dehors. Durant les deux derniers jours, la vie était au ralenti. Même le transport en commun faisait défaut. Hier, à la station multimodale d’Oud Aïssi, aucun bus assurant la navette vers le chef-lieu de wilaya n’est passé en quarante minutes, avons-nous constaté sur place. D’habitude grouillante de bus et de fourgons surtout en ce mois de carême, la station a été désertée par les transporteurs. « Ils ont décidé de rester chez eux au lieu d’assurer le service pourtant obligatoire. Mais face à la démission des pouvoir publics, chacun fait ce qu’il veut », fulmine une jeune fille rencontrée à la station d’Issiakhen Oummedour. « Cela fait trois quarts d’heure que j’attends un bus pour me rendre à la gare de Bouhinoun, mais en vain. Je n’arrive plus à respirer tellement il fait chaud et croyez-moi j’ai une forte envie de boire de l’eau et rompre le carême tellement j’ai la gorge sèche », fulmine-t-elle. Une situation qui résume le désarroi des citoyens qui non seulement doivent faire face aux aléas de Dame nature mais sont surtout obligés de subir les caprices de leurs semblables. Et dire que dans les pays qui se respectent, pour une simple alerte météo, tout le monde se met en branle. Toutes les institutions et services de l’Etat se mettent en état d’alerte pour aider leurs citoyens à s’en sortir. Chez nous, à part le communiqué du ministère de la Santé rendu public mercredi dernier, où le département de Boudiaf a réitéré son appel à la population la plus vulnérable de prendre les précautions nécessaires permettant d’éviter la forte canicule annoncée, les autres services de l’Etat, notamment les autorités locales, ont brillé par leur absence.
A.C