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Les habitants d’El Vour Ighil ferment la mairie

Après que la coordination des villages de M’Kira eut procédé à la fermeture du siège de la daïra, durant trois jours (du 15 juillet au 17 juillet), et que les habitants du village El Had, à leur tour, eurent fermé mardi dernier, la mairie de Tizi Gheniff, ce sont les habitants du village El Vour Ighil, à quelques 2kms de Tighilt Bouguenni, chef-lieu communal, qui ont manifesté leur colère, hier, en recourant à la même action pour exiger leur part d’eau.   » Nous sommes la localité la plus lésée de notre commune. Nous exigeons un partage égal de l’eau qui arrive au réservoir  de M’Kira. Même si cette denrée est devenue rare, nous réclamons notre part, comme les autres », nous dira un contestataire. Et à un autre de s’interroger :  » Où va cette eau pompée vers le château d’eau ? Le programme n’est pas du tout respecté « . Dans cette commune, alimentée à partir de la station de Tizi Larbâa sur les hauteurs de Draâ El Mizan, les responsables du secteur ont affirmé que 8 500 mètres cubes d’eau sont servis pour toute la daïra. Mais, au final, les membres de la coordination des comités de villages de M’Kira ont constaté en relevant la quantité arrivée au réservoir de leur commune où a été installé dernièrement un compteur, qu’en moyenne, seuls 1 000 M3 y sont comptabilisés par jour.  » Lors de notre dernière réunion avec le wali et les responsables de l’hydraulique et de l’ADE, on nous a promis que nous aurons 3 000M3/ jour. C’est faux. C’est justement pour dénoncer cette fausse promesse que nous avons fermé le siège de la daïra durant 3 jours entiers. Comment satisfaire les besoins d’une population de près de 17 000 habitants avec seulement 1000 M3? « , s’interrogera un membre de la dite coordination.  Dans leurs déclarations, les responsables de l’hydraulique ont rapporté que ce n’est pas l’eau qui manque, mais que « le problème est dû la gestion de cette ressource ». C’est dire que la faute reviendrait à l’ADE. En dépit des déclarations des uns et des autres, une chose est sûre, les villages sont aléatoirement alimentés. Personne ne pourra contredire ce fait, quand on assiste au quotidien à des contestations citoyennes réclamant un peu d’eau alors que les températures sont des plus hausses en ce début de saison estivale.  » Sincèrement, cette crise n’a jamais été aussi aigue que cette saison. Même en hiver, nous n’avons pas été bien servis. Tout est à revoir », conclura un autre contestataire. Bien que des milliards de centimes soient absorbés dans des projets de raccordement du sud de la wilaya au barrage de Koudiet Acerdoune (Bouira), il se trouve que des villages n’ont pas eu la moindre goutte d’eau depuis le début du mois de Ramadhan.  

 Amar Ouramdane

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