Pour la deuxième fois depuis le début de ce mois de Ramadhan, les habitants des six villages de Boukharouba, Tighilit, Tazemalt, Aït Si Saïd, Aït Rabah et Alma sont sortis, hier, dans la rue pour manifester leur colère quant à la distribution désastreuse de l’eau potable.
Privé de ce précieux liquide depuis des mois, ils s’étaient en effet déjà révoltés, en organisant une marche de protestation, à la fin du mois de juin dernier, simultanément à Souk El Had, chef-lieu de la commune, et à Tikobaïne où se trouve le siège de la daïra de Ouaguenoun à laquelle est rattachée administrativement la commune de Timizart. Si la précédente marche fut pacifique, il en est tout autre de celle d’hier, puisque les villageois, très en colère, ont décidé d’user de moyens plus radicaux en fermant le principal château d’eau, sis à Ahriq Ou Aatar, et qui alimente l’ensemble des villages rattachés à la commune et même d’autres communes limitrophes comme Aghribs et Iflissen. Cette action musclée, qui n’a pas été limitée dans le temps par ses initiateurs, n’augure rien de bon, surtout en cette période de canicule en plein mois de carême. En l’absence de solution immédiate à cette situation, il est fort à craindre que des frictions voient le jour entre les protestataires et les habitants des autres villages. Ces derniers pensent en effet qu’il s’agit là d’un chantage dont ils sont les seules victimes, même s’ils disent comprendre la légitimité des revendications des villageois protestataires, comme nous le signifiera un citoyen sous couvert d’anonymat : « c’est dangereux de bloquer toute l’alimentation des villages et des communes limitrophes en pareille période de chaleur et pendant le mois de jeûne. J’espère que ceux qui ont agi de la sorte se rendent compte de la gravité de leur action. Et j’espère aussi qu’une solution rapide sera trouvée à leurs doléances ». En attendant, et à l’heure où nous rédigeons cet article, l’on apprend que le responsable régional de l’hydraulique s’est rendu sur place pour un éventuel déblocage de la situation. Mais l’on apprend également que les protestataires ont procédé à la fermeture du bureau de l’ADE de Timizart.
Aït Slimane Amazigh

