Baisse de production de l’Opep en perspective

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L’Opep envisage de baisser sa production au second trimestre de l’année prochaine, dans le cas où la demande du brut connaîtra une baisse. C’est du moins ce qu’a indiqué le président du Cartel, le Koweitien Cheikh Ahmed El Fahd Al Sabah, à Pékin jeudi dernier. «Nous pensons que nous devrons réduire notre production (…) au deuxième trimestre de 2006 en cas de recul de la demande mondiale après l’hiver dans l’hémisphère nord, où sont concentrés les principaux pays industrialisés, et de baisse en conséquence des prix du baril», a souligné le même responsable. A titre de rappel, l’Opep fournit prés de 40% de la demande mondiale de pétrole. Le Cartel des 11 pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole doit tenir sa prochaine réunion ministérielle, le 31 janvier à Vienne. Dans cette perspective, cheikh Ahmed El Fahd Al Sabah a souligné que l’Opep devrait examiner «la situation nouvelle du marché» avant de prendre une décisionLe président de l’Opep, qui s’exprimait à l’occasion de sa première visite en Chine, a rappelé que son organisation avait eu dans le passé pour habitude de réduire sa production après l’hiver, mais ne l’avait pas fait ces trois dernières années en raison d’une forte demande de la Chine et de l’Inde. Une baisse de la production du puissant Cartel se traduirait par une remontée des cours, pénalisante pour les pays consommateurs, qui sortent d’une année 2005 marquée par une envolée spectaculaire des cours de l’or noir, sur fond de très forte consommation des pays émergents comme la Chine et l’Inde. Jeudi, le baril s’échangeait à un peu moins de 60 dollars à New York et à Londres. L’Opep toutefois se concentre sur un autre étalon, un prix moyen du baril établi à partir d’un «panier de référence» de l’organisation composé de onze bruts mondiaux. Il a, lui aussi, continué à baisser le mois dernier, perdant 3,34 dollars (USD), pour se stabiliser à un prix moyen de 51,29 USD. Lors de sa dernière réunion ministérielle à Koweït City, le Cartel, très satisfait des conditions actuelles du marché, avait décidé sans surprise de garder sa production inchangée autour de 30 mb/j, tout en prévenant qu’elle veillerait à barrer la route à toute chute des cours à l’issue de l’hiver. Les conditions sont pour l’heure quasi-idéales pour l’Opep, qui bénéficie de recettes pétrolières record alors qu’elle produit quasiment à plein régime, à des niveaux jamais vus depuis 25 ans.

AFP et Elias Ben

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