Des employés de l’usine spécialisée dans la confection de chemises, sise au chef-lieu communal de Larbaâ Nath Irathen, sont en grève, depuis avant-hier, lundi. Les travailleurs demandent le départ immédiat de leur responsable. En effet, depuis quelque mois déjà le conflit qui opposait la section syndicale à une grande partie des travailleurs de la chemiserie du centre, perdure et perturbe le moral des employés de cette usine. Mais cette fois-ci, la majorité d’entre eux ont passé à la vitesse supérieure en organisant une grève illimitée, une action essentiellement menée contre l’administration de ladite usine. Pour avoir plus d’informations sur la situation qui perdure dans cette unité nous nous sommes rendus sur place où nous avons constaté une partie des travailleurs qui était devant le portail d’entrée ainsi que la présence de plusieurs autres syndicats de la région ainsi que ceux des régions voisines, à l’image de la section syndicale d’Ain El Hammam, de la santé public et agroalimentaire, qui sont venus pour soutenir les travailleurs de l’usine de chemiserie du centre. Sur place, le secrétaire général de la section syndicale UGTA, M. Chabane, nous dira : « Il faut que cette situation, qui perdure depuis longtemps, prenne fin, surtout qu’on est à l’approche de la fête de l’Aïd ». Les ouvriers, ajoutera-t-il, « sont harcelés, menacés et indignés. C’est trop ». Pour terminer, notre interlocuteur nous dira que même lui a été menacé. «Moi même j’étais menacé par un mécanicien de l’usine », affirmera-t-il. Effectivement, rien ne va plus à la chemiserie du centre. Cette fois, les grévistes ont même lancé un appel à la population pour les soutenir dans leur action, suivie d’une déclaration affichée au chef-lieu. Dans cette dernière, ils informent la population des agissements néfastes qu’ils subissent, depuis des années, par leur administration. Parmi les différents points portés sur cette déclaration, les employés dénoncent leur exploitation par la direction de leur unité depuis 2003, les prélèvements sur salaire des deux jours de fin de contrat, le harcèlement moral et menaces de licenciement et abus de pouvoir, les vulgarités, le manque de respect envers les travailleurs et la « hogra », pour ne citer que cela. Une chose et sûre, les grévistes sont prêts et déterminés à aller loin dans leur action jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. De son côté M. Moudoud, assistant de direction, que nous avons pu approché à l’intérieur du commissariat de Larbaâ Nath Irathen, nous dira : « Je suis venu pour déposer une plainte contre ces grévistes qui nous empêchent d’accéder à nos bureaux depuis hier, (lundi ndlr) ». Questionner sur les raisons de ces actions, M. Moudoud a souligné : « L’élément déclencheur de cette grève est quand nous avons demandé à six (06) agents de sécurité de travailler la journée. Chose qui les a gêné. Et en étant au courant du problème qui nous oppose à la section syndicale de l’unité ils ont exploité ce fil pour le retourner contre nous ». Concernant le président de cette unité nous avons essayé de le joindre à plusieurs reprises, mais en vain. Par la suite, son collègue nous dira qu’il est occupé à faire des rapports et des déplacements multiples, afin de trouver une solution à cette situation.
Enfin, si cette situation perdure, c’est la survie de l’unité qui sera menacée. De son côté la population souhaite voir les choses entrer dans l’ordre pour que les 180 ouvriers de cette unité reprennent leur travail dans de bonnes conditions.
Youcef Ziad