Du rap à gogo !

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Un spectacle a été donné par nombre de rappeurs, l’après-midi de ce vendredi, à la maison de jeunes Abderrahmane-Fares d’Akbou, organisé par la maison de jeunes et le groupe rap BNS dans le cadre des festivités du 19 mars. Plusieurs groupes rap d’Akbou et de la région y ont été prévus, à l’image de Sens Interdit, Index, Interrogation, Tifa 2, RDF, BNS, BOA, CDE, la Gifa, Groupe Rap Tazmalt et des groupes de danse.En présence d’un public composé essentiellement de jeunes et moins jeunes, le groupe organisateur, BNS (Break No Stop), ouvre le bal avec de très jolies chansons qui enflamment l’assistance. De petits groupes de danseurs se forment çà et là dans une salle dépourvue de sièges et on voit esquisser des mouvements de danse dignes des quartiers black aux Etats-Unis. Ensuite, c’est un petit gamin, du nom de Feniche Takfarinas, qui nous vient de je ne sais quelle école primaire, qui ameute le public en interprétant merveilleusement une chanson de l’idole des ados, EMINEM. Le groupe CF 56 réussit de la façon aussi son numéro. Bien qu’il n’y ait qu’une seule femme dans le public, ceci n’a pas gêné une jeune demoiselle de monter sur la scène et de chanter avec son groupe Interrogation dont la prestation est franchement magique.Deux membres de Sens Interdit se sont permis une «dispute» rappy assez originale sur scène ovationnée par le public. Tous les autres groupes ont également brillé et chacun a prouvé à sa manière que la langue amazighe de Kabylie est riche par ses belles sonorités et ses géniales onomatopées, convenant excellemment au rap. Les thèmes, plutôt les ferments du rap made in Kabylia, ont été tous passés en revue, comme l’identité spoliée, la misère sociale, le chômage, la frustration sexuelle, l’abus d’autorité, le Printemps noir, etc. Chantant en play-back, dans une musique qui vise autant les méninges que les corps, ces rappeurs ont bien réussi à offrir aux présents quelques moments de joie et de défoulement.Les animations culturelles de ce type manquent tellement à Akbou que ça été difficile aux organisateurs de contenir la liesse exprimée parfois par des excès par certains jeunes. Suite à quoi, ils se sont vus obligés d’arrêter le gala, ce qui a privé le public de voir les autres formations, telle que Index.Enfin, au regard du nombre impressionnant de formations rap existant dans la ville d’Akbou, ma foi, il y a de quoi être abasourdi. A ce titre, Riadh de Sens Interdit, nous dit : «Il y a Marseille en France et Akbou en Algérie». Son camarade Houcine ajoute : «Normal, Akbou, à l’instar des autres villes kabyles est une région frondeuse. Comme le rap est une musique contestatrice, c’est dans l’ordre naturel des choses qu’il y ait autant de rappeurs dans notre ville».

K. Kherbouche

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