Le directeur de l’environnement crie à la manipulation

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Le wali de Béjaïa, M. Ahmed Hamou Touhami a présidé dans la journée du mercredi dernier, au siège de la wilaya, une réunion de travail regroupant les membres de l’exécutif et les présidents d’APC de la wilaya. L’ordre du jour a été consacré exclusivement aux problèmes liés à l’environnement.  Ouvrant la séance, le premier responsable de la wilaya a souligné d’emblée toute l’importance que revêt le secteur de l’environnement dans le quotidien des citoyens tout en déplorant le fait que, selon lui, la wilaya de Béjaia, et notamment son chef-lieu, qui était, dans les années 80, l’une des villes les plus propres du pays, soit aujourd’hui à la traîne en matière d’environnement. Et de marteler que l’hygiène et la propreté sont l’affaire de tous. « Chacun de nous doit réapprendre à nettoyer devant sa porte et ne pas compter uniquement sur l’Etat. L’hygiène et la propreté sont aussi une affaire de culture et de savoir vivre », dira le chef de l’exécutif de la wilaya qui en appelle à la conscience de chaque citoyen pour améliorer la situation, ne serait-ce qu’en sortant ses ordures ménagères aux heures indiquées et en prenant en charge, lui-même, ses déchets inertes comme les  verres et autres gravats. Abordant le sujet de la décharge de Boulimat, qui se déverse sur la plage du Sahel, il la qualifie de verrue de la côte ouest de Béjaia. Même constat dramatique pour celle de Sidi Aïch qui pollue l’oued Soummam à ciel ouvert. Pour ce qui est des  animaux errants, le wali a demandé aux responsables concernés, à défaut de les éradiquer totalement, d’en diminuer le nombre. Invité à dresser un état des lieux, le directeur de l’Environnement de wilaya, nouvellement affecté à Béjaïa, a procédé à la lecture d’un long rapport détaillé chiffré et documenté sur l’état de l’environnement dans la wilaya. Mettant les points sur les « i », il rappelle aux P/APC présents que la collecte des ordures et leur transport vers les décharges publiques est de leur ressort exclusif. Il les a prié de ce fait, de se doter en moyens adéquats et conséquents pour ce faire. Pour ce qui du CET de Béjaïa sis à Sidi Boudraham, qui supprimera la décharge de Boulimat et qui a fait couler beaucoup d’encre vu que sa réalisation a mis plus de 10 ans, et ce pour 5 ans d’utilisation seulement, il a indiqué que « ce CET a été achevé et réceptionné en 2011, et s’il n’est pas encore mis en service c’est parce que ses concepteurs ne lui ont pas prévu d’accès. Ce n’est maintenant que les services de la DTP et de l’APC sont entrain de lui construire la route ». Il ne sera donc opérationnel que vers le début du mois de septembre, promet-on.  L’autre grand problème que le directeur de l’Environnement s’est égosillé à signaler, c’est celui des oppositions de citoyens à la réalisation de décharges contrôlées sur des terrains de l’Etat, financés totalement par l’Etat et qui seront implantées loin des habitations. Il a  cependant précisé qu’il s’agissait en fait que de groupuscules, manipulés par on ne sait qui, bloquant ces  projets de développement. Ce cas de figure d’opposition de citoyens s’est répété surtout à Akbou, à Boudjellil, Sidi Aïch et Aokas. Cette situation cocasse donne à penser que  les citoyens de ces communes ne disent rien quand il s’agit de décharges sauvages et s’opposent  à la réalisation de décharges contrôlées. Ce qui amène le wali à demander aux élus des APC et de l’APW d’aider l’administration en sensibilisant les citoyens pour qu’ils cèdent leurs terrains pour la réalisation d’équipements d’intérêt général.    

  B. Mouhoub

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