Timechret ressuscitée à Tizi-Ouzou

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Louziaa, cette manifestation de solidarité permettant de renforcer les liens d’unité entre les membres de la famille, de la communauté et procurer des moments de joies aux jeunes enfants, survit encore à M’Kira. Depuis la nuit des temps, et à travers tous les villages de la Kabylie, outre les échanges de visites et de cadeaux, les villageois organisent Louziaa.

«Je suis venu très tôt ce matin de Boumerdès pour fêter l’Aïd avec ma famille et mes proches, mais aussi pour participer à Louziaa que notre village organise, chaque année, en ce  jour de l’Aïd  El Fitr », nous confie Si Farid, un cadre dans une société tout en signalant le caractère exceptionnel que revêt cet événement dans la mémoire collective.  » Pour rien au monde, je ne raterai ce jour où on organise Louziaa qui rassemble tous les villageois sans exception. Chacun sent qu’il a sa place. Chaque absence est immédiatement détectée. Sur les lieux, des jeunes, des moins jeunes et des vieux se racontent des histoires. Des enfants suivent la scène tout en jouant avec leurs nouveaux jouets achetés à l’occasion. Ce sont des moments de joie à ne pas rater», termine notre interlocuteur. Ainsi, pour cette Aïd El Fitr, plusieurs villages de M’Kira, à l’instar de Taramant, Imâandène, Izézouyène, ont égorgé des moutons et des taureaux dont la viande sera ensuite distribuée entre les familles. Pour ce qui est du village de Taramant, qui tient à ses traditions, cette Louziaa est bien particulière d’autant plus qu’elle est plus une opération de recensement des villageois, car chaque famille aura autant de parts de viande qu’elle compte de personnes en son sein. « Nous appelons ces parts de viande « Thimouzounine ». Chaque citoyen aura sa ration, ce que faisaient nos aïeux, dont la plupart ne consommait la viande qu’en de rares occasions, à l’instar des fêtes de l’Aïd, l’achoura,…», nous déclare Si Amar, membre du comité du village.

                 

Essaid  Mouas

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