Adepte des gravures en plat, l’artiste Belkacem Madir excelle tout autant dans le burin et le gaufrage sur papier. Ses compositions nous font plonger dans un univers onirique et fantasmagorique, révélant le doux tumulte De l’enfant de la Soummam. En tout, une vingtaine de tableaux ont été réalisés par le plasticien. Des œuvres, dont le dénominateur commun est la mise en valeur d’un langage graphique et une explosion de formes, conviant à entrer dans les dédales de la peinture expressionniste. L’artiste a mis tout son cœur à l’ouvrage, pour perler des compositions aussi discrètes que chargées de mystère. Le collage, le plomb gravé la sérigraphie et la lithographie, sont les principales techniques utilisées par l’artiste, nourrissant à l’évidence, l’ambition de se réapproprier un pan du patrimoine ancestral, en le remettant au goût du jour sous le prisme d’une vision contemporaine. « J’ai un penchant pour l’éclectisme. Je suis habité par l’idée de sortir des sentiers battus, pour réaliser des œuvres alliant esthétique, authenticité et originalité », dira l’artiste à l’occasion d’une récente exposition. Eludant l’image d’Epinal et refusant de verser dans le factice, notre plasticien évolue à l’écart des modes et écoles de son temps. « Je suis, pour ainsi dire, en perpétuelle quête de ma propre vérité », confiera-t-il. « Vie de cabot », « De sang et de chair », « Rêverie » et autre « cul-de-sac », sont autant de gravures, mono gravures et lithographies, déroulant des récits picturaux labyrinthiques, déclinant les strates d’un temps difficilement saisissable. La rigueur de la touche se veut au service de l’intensité expressive. Le trait sobre laisse émerger une atmosphère de solennité. D’autres esquisses atypiques relèvent d’un procédé de collage, engonçant dans une matière pénétrée d’une triple dimension : originalité simplicité créativité…
N.Maouche
