Ces bourgs oubliés…

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Plusieurs villages et hameaux, éloignés, de la partie ouest de la wilaya de Bouira, sont oubliés par les autorités locales. Les citoyens, notamment les jeunes, continuent de résister à l’oisiveté et à l’isolement qui ne cessent de compliquer leur vie quotidienne, depuis de longues années. Telle est la situation à Ghadioua, Ouled Laalam, Slala et Ouled Mahas, relevant de la commune de Kadiria, à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Ces villages, dont les habitations sont éparses, les routes dégradées et impraticables dans plusieurs endroits, n’offrent aux visiteurs que des images de désolation et de misère. Il faut arpenter, en effet, une route très sinueuse et fort dégradée, pour atterrir dans l’un des plus pauvres patelins du pays. La localité de Ghadioua, qui vit dans le dénuement total, attend des autorités de wilaya de prendre les mesures adéquates pour améliorer, un tant soit peu, le cadre de vie des citoyens qui pataugent dans la misère. L’unique salle de soins et l’école primaire, dont dispose ce village, ont été fermées, depuis des mois. Même topo aux villages d’Ouled Laalam et Ouled Mahas, pour ne citer que ceux-ci. Toutes ces localités ne disposent d’aucune infrastructure sportive ou de loisir pour la masse juvénile. Celle-ci, ne savant à quel saint se vouer, continue de résister à une oisiveté inquiétante et fait face à un horizon sans perspectives. L’attente d’un lendemain meilleur perdure depuis une éternité. Dans ces pauvres localités, toutes les conditions susceptibles d’améliorer la vie des citoyens font superbement défaut. « Nos villages sont laissés à l’abandon. Nous ne demandons pas de miracles, mais seulement de simples commodités pour une vie digne de ce nom», soulignait Dda Brahim, un sexagénaire du village de Ghadioua. «On ne se rend compte de notre existence qu’à l’orée des échéances électorales, puis après c’est l’éclipse totale», dira un villageois de Slala. «Le chômage a battu tous les records en ces lieux. En matière de transport, nous souffrons le martyre. En hiver, le gaz butane est introuvable. Parfois, il faut débourser jusqu’à 600 DA pour acheter une bonbonne du gaz butane», a-t-il ajouté. Ce désarroi n’est pas spécifique pour les jeunes de ces bourgs uniquement, mais aussi pour toute la jeunesse de la région qui aspire à une vie meilleure. «Les responsables locaux ne cessent pas de nos promettre de nos accorder des projets pour améliorer notre cadre de vie, mais jusqu’au jour d’aujourd’hui rien n’a été réalisé pour nous soulager et mettre un terme à notre souffrance », a déploré un citoyen de Kadiria.

R. B.

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