La route reliant la ville de Bouira à El Hachimia, sur une vingtaine de kilomètres, ne cesse de se dégrader, et ce, malgré toutes les réfections dont elle a fait l’objet au cours de ces quatre dernières années. Chemin de wilaya à l’origine (CW 127), il est reclassé en route nationale (RN8-bis) pour l’importance du trafic desservant tout le sud-est algérien, de Sour El Ghozlane à Biskra, El Oued, Ouargla et Illizi. Des véhicules, immatriculés dans de diverses wilayas du pays, passent par ce tronçon routier. Alors qu’elle n’était, jusqu’au début des années 90, qu’une simple voie reliant Bouira à Sour El Ghozlane, cette route a fini par avoir les dimensions d’un axe stratégique par lequel transitent des véhicules légers, des bus de transport de voyageurs et des camions gros tonnages. Ces derniers transportent des matériaux de construction provenant du sud (briques, ciment, différents agrégats), ainsi que des produits agricoles des wilayas de Boussaâda et de Biskra. À longueur de journée, la route est saturée. Pire, elle ne supporte plus les gros tonnages, étant conçue pour un trafic léger. Ce qui s’est immanquablement traduit par le défoncement de la chaussée à des dizaines d’endroits, avec des ondulations, des affaissements et des cratères. Plusieurs fois, les services des travaux publics ont essayé de « rapiécer » la chaussée, mais la situation n’a pas été améliorée. Les nouveaux affaissements ont lieu exactement là où sont réalisées les pièces. Ces dernières se limitent bien sûr à un apport de gravier malaxé dans du goudron. Aucune couche d’assise n’existe. Ce qui multiplie à l’infini les trous et les fissurations. Les dégradations ont touché notamment la droite de la route lorsqu’on se rend à la ville de Bouira. Le premier danger réside dans le fait que les véhicules essayent presque toujours d’éviter ces affaissements et circulent sur la voie de gauche. De mauvaises surprises ont déjà eu lieu, particulièrement à l’approche des virages, où de graves accidents ont été enregistrés. Depuis une année, la circulation des camions gros tonnages (supérieurs à 20 tonnes) est interdite à partir du lieu-dit El Mouhguène. Les camions sont dirigés sur la route d’Oued El Berdi pour rejoindre la ville de Bouira ou pour poursuivre leur chemin vers les autres wilayas à partir de l’autoroute. De même, une autre route express est en train d’être réalisée pour alléger, un tant soit peu, le trafic que supporte actuellement la RN8-bis. Il s’agit d’une desserte à quatre voies reliant, sur 40 kms, Sour El Ghozlane à l’autoroute est-ouest, au point de jonction appelée « Sonda ». Ce projet est censé libérer progressivement la RN8-bis; cependant, n’ayant bénéficié d’aucun entretien visant à éliminer les graves affaissements qui l’ont affectés, cette route constitue un sérieux danger pour les automobilistes, comme elle ne manque pas d’être à l’origine de la dégradation de l’état de leurs véhicules, particulièrement leurs suspensions.
N.M.Taous
