L’épidémie de la fièvre aphteuse qui sévit depuis déjà plusieurs semaines dans différentes wilayas du pays vient de toucher de plein fouet les localités de la daïra de Draâ El-Mizan où la psychose s’est installée chez les nombreux éleveurs qui craignent de perdre leurs bétails. Dans la matinée de mercredi, les habitants du village Draâ-Sachem, voyant passer un tracteur qui transportait dans sa benne la carcasse d’une vache, suivi d’une pelleteuse mécanique, n’ont pas hésité à l’intercepter et à demander au propriétaire des explications. « Nous avions refusé que les bêtes atteintes de la fièvre aphteuse soient enterrées près de notre village alors qu’il est plus judicieux et plus pratique de le faire à Ighzer N’Souk, puisque l’endroit est éloigné de toute habitation », nous déclare un membre du comité du village de Draâ-Sachem. Ce dernier nous apprendra par ailleurs que les services de sécurité et les autres services directement concernés n’ont pas hésité à rallier le village où se tint une réunion avec le comité. Ainsi, en plus du cas avéré de fièvre aphteuse signalé chez un éleveur qui a son étable non loin de la ville, il a été signalé pas moins de neuf (9) autres cas à Maamar, relevant de la commune de Draâ El-Mizan. En effet, un éleveur suspectant la maladie dans son cheptel n’a pas hésité à contacter les services de l’agriculture et de l’hygiène qui lui ont délivré une autorisation pour conduire ses bêtes à Tizi-Ouzou où elles furent examinées avant d’être conduites à l’abattoir. Quant à cet autre éleveur de la commune de Frikat, il assistera, impuissant, à la mort de ses neufs vaches et veaux. A l’heure où nous rédigeons ce papier, et dans le cadre de cette comptabilité macabre, pas moins de dix-neuf têtes de bétail ont été frappées par l’épidémie.
Essaid Mouas
