Le quartier des 120 logements, situé en plein cœur de la commune de Kadiria, à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bouira, va enfin bénéficier d’un plan d’aménagement urbain.
Les travaux, qui devraient débuter au mois de septembre prochain, toucheront notamment l’assainissement, la réhabilitation du réseau de l’AEP, le revêtement de la voirie, etc. Le coût de cette opération est estimé selon le maître d’ouvrage, à plus de 60 millions de dinars. Les citoyens de cette cité l’une des plus démunies de Kadiria, accueillent cette nouvelle avec joie, mais aussi avec beaucoup de scepticisme. Et pour cause, plusieurs plans d’aménagement ont été consacrés à ce quartier par le passé mais avec un résultat qui laissait souvent à désirer. Le dernier plan en date remonte à 2009, quand les autorités locales de l’époque avaient annoncé d’importants travaux d’amélioration du cadre de vie pour un montant qui avoisinait les 150 millions de dinars. Cela étant, ces travaux n’ont finalement rien changé et la situation de ce quartier végète toujours dans l’insalubrité l’insécurité et la misère. En effet, ce quartier déshérité de la commune de Kadiria ne nécessite pas seulement une simple opération d’aménagement, mais aussi une véritable prise en charge en amont et en aval, car cette cité aux allures de bidonville se meurt à petit feu et ses habitants souffrent le martyr au quotidien. Pour preuve, les habitations dans lesquelles vivent les citoyens de cette localité ne sont que des taudis en zinc. Ce qui complique davantage la vie à ces derniers qui ne savent plus à quel saint se vouer pour améliorer leur cadre de vie qui ne cesse de se dégrader. C’est dans ces rudes conditions que les citoyens de ce quartier survivent. Le mot « survie » n’est guère galvaudé au vu de la misère qui frappe ce quartier. Un habitant de ce quartier, chômeur de son état, raconte: « Nous sommes complètement marginalisés! Notre quartier accuse un manque criard en matière d’aménagement urbain. Voyez par vous-même, rien n’est fait afin d’améliorer notre quotidien. Les autorités locales nous ignorent et nous méprisent tout au long de l’année. Me concernant, j’ai fui Oualbane dans les années 90. À cette époque-là on croyait que nos conditions de vie allaient s’améliorer avec le temps. Cependant, c’est tout le contraire, elles ne cessent de se dégrader ». Interrogé sur les nouvelles mesures prises par les autorités locales, notre interlocuteur nous fera part de son scepticisme sur le sujet: « Vous savez, chaque année, on nous annonce que des travaux de réhabilitation et d’aménagement viennent d’être inscrits au profit de notre localité mais, au fil du temps, rien ne se pointe à l’horizon. Que des promesses sans suite ». Concernant les logements, quelques citoyens rencontrés dénoncent l’« injustice » qui prédomine, selon eux, dans ce secteur. En effet, il existe des villas de hautes factures, nichées sur les hauteurs de ce quartier, ce qui crée un contraste, pour le moins déroutant, entre les deux. Selon eux, il s’avérera que ces villas appartiennent à de riches commerçants ayant fait fortune dans la pomme de terre. Un autre citoyen, désabusé mettra en exergue l’insécurité qui règne à Ras Bouira. « Ce quartier est un repère pour tous les brigands de Kadiria. Car les éléments de la police ne sont pas légions en ces lieux. Les rares rondes qu’ils font s’effectuent le jour. Durant la nuit, notre cité se transforme en un refuge pour les voyous ».
R. B.

