Des émeutes ont secoué le village Saïd Abid, 4 kms à l’ouest du chef-lieu communal de Bouira, dans l’après-midi d’hier.
Des manifestants, des jeunes pour la plupart, ont ainsi dressé des barricades à l’aide d’objets hétéroclites sur la RN18, interdisant le passage des véhicules. Les émeutes ont débuté selon des témoins, quand des éléments de la brigade de gendarmerie de Bouira ont essayé de déloger une famille, composée de 6 membres, de l’ancien siège du détachement de la garde communale au village, qu’elle occupait illicitement depuis dimanche dernier. Outrés par ce qu’ils ont qualifié de « hogra » à l’égard d’une famille démunie et sans toit, des dizaines de jeunes villageois ont coupé à l’aide de pneus et autres objets de fortune, la RN18 menant vers la commune d’Aïn Bessam. La tension est montée d’un cran, avec l’arrivée des renforts de la gendarmerie, et des projectiles et des cocktails Molotov ont été lancés par les protestataires contre les services de sécurité qui ripostaient avec des tirs de gaz lacrymogène pour disperser la foule. D’après des témoignages, le village a été verrouillé par un important dispositif sécuritaire. Une dizaine de camions et autres engins de la gendarmerie se trouvaient sur place. Plusieurs blessés auraient été enregistrés parmi les manifestants et les forces de l’ordre, ajoutent les mêmes sources. À l’heure où nous mettons sous presse, la situation reste très tendue et le dispositif anti-émeutes de la gendarmerie est toujours en place, alors que la RN18, totalement fermée à la circulation, empêchant, de ce fait, plusieurs centaines de citoyens de rejoindre leurs foyers. Cette manifestation n’est pas la première du genre au niveau de cette cité. Lundi dernier, des villageois avaient bloqué la RN18, réclamant l’attribution d’un quota supplémentaire de logements sociaux au profit de leur village.
O. K.
