Les dépotoirs sauvages pullulent aux quatre coins de la commune de Béni Maouche. De l’aveu même du maire, la collecte et l’enlèvement des ordures ménagères ne sont assurés régulièrement qu’à Trouna, chef lieu communal, et aux localités environnantes.
« Nous ciblons prioritairement la prise en charge des déchets générés par les institutions publiques, telles que les écoles et les centres de santé », dira la P/APC, selon lequel les moyens de la collectivité locale ne permettent pas d’élargir ce service, encore moins le généraliser aux 15 villages et localités de la circonscription. Même le choix du site pour l’implantation d’une décharge publique contrôlée a constitué pendant longtemps une grosse pierre d’achoppement, en raison d’une farouche opposition des riverains. Ce problème vient, néanmoins, de connaître son épilogue. « Le site choisi ne suscite l’ire de personne, dans la mesure où il est éloigné de près d’un km de l’habitation la plus proche », affirme l’édile communal. En revanche, pour l’ensemble des villages et hameaux dispersés sur un vaste massif montagneux, aucune perspective ne se dessine à l’horizon pour éradiquer toutes les poches cloacales qui enlaidissent le cadre de vie campagnard. Aussi longtemps que durera ce statu quo, les infortunés villageois seront réduits à cohabiter avec ces déjections fangeuses et à subir leurs émanations fétides. «Dans la plupart des villages, les ravins, précipices et autres caniveaux font office de réceptacles croulant sous des monticules d’immondices. « Souvent, chaque quartier ou hameau de maisons possède son propre dépotoir », dira un citoyen du village Tizi Adjissa, l’un des plus peuplé de la commune. « Pour diminuer du volume des déchets, on procède, de temps à autre, à leur incinération, mais ce procédé génère plus de désagréments qu’il n’en résout », affirme un autre citoyen du village Tala N’Tinzer. Notre interlocuteur ne manquera pas d’exprimer son inquiétude quant aux conséquences sur l’environnement de tous ces rejets à ciel ouvert et leur impact sur la santé publique. « C’est un péril insidieux qui peut coûter cher, si rien n’est fait pour l’éradiquer », alerte un autre habitant du village Ighzer Oubellout.
N. M.
