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Vacances scolaires, dites-vous ?

Les milliers d’écoliers de la wilaya de Tizi-Ouzou, notamment ceux issus de familles modestes et même ceux des couches sociales moyennes sont livrés à la rue pendant la période des vacances d’été.

On les trouve dans les ruelles salles et étroites de leurs villages et des chefs-lieux en train de flâner et d’errer à longueur de journée. Ils essayent, comme on dit, de tuer le temps. Un véritable calvaire qui durera le temps de la saison estivale. Sous des cieux plus cléments, les écoliers ont droit à des vacances dignes de ce nom.

Les services sociaux et les collectivités locales leur garantissent au moins deux semaines de vrai congé. Ils sont emmenés à la montagne, au bord de la plage, dans les forêts et dans des lieux où ils pourront changer d’air et  découvrir des horizons nouveaux. Les enfants ont, eux aussi, besoin de changer d’air, de se distraire, de se reposer, de voyager pour, d’une part, se former, recharger les batterie pour être en mesure d’affronter la nouvelle année scolaire.

Chez nous, on n’en est malheureusement pas encore là. Les vacances signifient encore routine et désœuvrement. Les colonies de vacances, les voyages organisés, les randonnées, les sorties plages et les camps de vacances ne concernent que les enfants des familles aisées. Autrefois, le départ en colonie de vacances concernait, au moins, les enfants des enseignants et des fonctionnaires, qui prenaient l’affaire en main.

À présent, ce n’est plus le cas. Peut-être que les écoliers et les adolescents n’ont plus besoin de vacances, c’est en tout cas ce que laisse croire ce qu’on voit, des milliers d’enfants livrés à la rue pendant toute la longue période de l’été. Sachant que la rue et l’oisiveté sont mères de tous les vices, il est vraiment temps de mettre les mécanismes efficients en vue d’offrir à tous les enfants au moins une semaine de réelles vacances, quitte à faire participer les parents financièrement.

Les écoliers de notre wilaya, tous paliers confondus, ont, ces dernières années, brillé par la réalisation de résultat plus qu’honorables puisqu’ils occupent la première place du podium aux différents examens (5AP, BEM et Bac) au niveau national, n’ont-ils pas le droit d’être récompensés à la hauteur de leurs efforts et de leurs résultats ? Ces milliers de lauréats n’ont-ils pas droit à une petite semaine de vacances au bord de la mer, au sahara ou à la montagne ? Rien de tout cela ne leur est proposé.

Bon nombre de ces enfants ne verront pas cette année la grande bleue. À la rentrée des classes, on recommencera à leur exiger des résultats, alors qu’ils viennent de sortir d’une longue période de nonchalance. Pire encore, à travers les quatre coins de la wilaya, nous avons rencontré des petits enfants qui deviennent travailleurs et vendeurs. À Ouadhias, Mechtras, Boghni, Souk El Tenine et dans d’autres localités, des enfants de moins de 15 ans passent leurs journées à vendre des cigarettes, des bonbons, des cacahuètes et bien d’autres produits alimentaires. P

ar ces temps d’extrême chaleur et de canicule, la place de ces enfants n’est certainement pas dans la rue, mais bien au bord de la plage ou dans un camping, encadrés par des moniteurs qui leur inculqueront des connaissances dont ils auront besoin dans leur cursus scolaire et plutard dans leur vie active. Hélas, cette situation perdurera le temps que les responsables compétents daignent enfin faire quelque chose en direction des ces milliers d’enfants qui seront un jour appelés à prendre le flambeau de l’Algérie. À bon entendeur !

Hocine T.

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