Rififi à la Caisse Nationale du Logement

Partager

Le  syndicat d’entreprise de la Caisse Nationale du Logement (CNL) s’insurge contre sa direction générale pour de nombreux motifs, prés d’un mois après la grève, initiée les 8 et 9 juillet dernier pour attirer l’attention des responsables sur la plateforme de revendications des travailleurs. C’est ce que fait ressortir un communiqué transmis par fax à notre journal par M. Sakhi Mourad, membre du syndicat de l’entreprise CNL et accompagné d’un « Avis au personnel » émis par la DG à l’adresse des travailleurs. « Les membres du syndicat de l’entreprise, au niveau national, se sont déplacés à Alger pour tenir une réunion. La Direction générale a refusé de prendre en charge la réservation des chambres, comme à l’accoutumée, bien que M. le ministre et le SG de l’UGTA veillent sur cela. Nous sommes dans l’obligation de passer la nuit dans les locaux du siège du syndicat de l’entreprise sis à Saïd Hamdine à Alger », est-il mentionné sur le communiqué selon lequel la réunion eut lieu les 11 et 12 août, en présence de six membres, alors qu’une absence a été enregistrée. La réunion a été présidée par M. Touileb Redouane, SG par intérim du syndicat de l’entreprise, affilié à l’UGTA (PV de réunion en notre possession). Au cours de la rencontre, les membres ont débattu de nombreux points inhérents à la situation socioprofessionnelle des travailleurs de la CNL. Le document cite, entre autres, « la promotion des travailleurs, la commission des ressources humaines, la transparence dans la gestion …». Le document relève que le DG refuse les points concernant l’avenir des travailleurs, tout en sachant que des cadres de la CNL qui ont plus de 15 années d’ancienneté ne seraient pas touchés par les promotions, alors que d’autres, qui accumulent à peine trois ans, auraient bénéficié de ces avantages. « Nous nous demandons pourquoi ? », s’interroge notre interlocuteur que nous avons eu au téléphone. Les conditions de travail dans les 48 wilayas et dans les 13 directions régionales sont également dénoncées par le syndicat national d’entreprise. Rejetant ce qui est écrit sur l’avis au personnel, dans sa globalité et dans sa forme, les membres du bureau national du syndicat d’entreprise de la CNL, par l’entremise de M. Sakhi, ajoute : « Nous demandons à ce que le DG revienne sur ses décisions, prises sans que le syndicat de l’entreprise, premier concerné ne soit invité à la réunion du 18 juillet dernier. Dans le cas contraire, nous demanderons une réunion extraordinaire du Conseil national du syndicat d’entreprise, à effet de débattre des points qui touchent la situation de l’ensemble des travailleurs, et nous solliciterons l’intervention du ministre de l’Habitat, car le DG menace d’exclure la CNL de la Fédération des banques et des associations dans laquelle nous sommes adhérents depuis 1994 ».  L’avis au personnel, destiné pour information et affichage, ne comporte, selon notre interlocuteur, pas de griffe et de signature du DG, mis à part le cachet rond de la direction générale. Lors de cette réunion, « en présence des représentants du ministère de l’Habitat et de ceux de l’UGTA, plusieurs décisions ont été arrêtées, sans que le syndicat de l’entreprise de la CNL ne soit invité à la table des discussions », ajoute-t-on. Les décisions prises, toujours selon le document qui nous est parvenu, concernent « l’application de l’avenant n° 12 à la Convention collective, sur lequel il est précisé qu’il n’est pas applicable à la CNL, étant donné que cette dernière n’est plus membre de l’ABEF, et ce depuis le 17 avril 2013, alors que l’avenant a été signé en Juin 2013, sans que la CNL ne participe aux négociations tel que le stipule la loi ». Le document ajoute : « Dans ce contexte, il convient de signaler que l’accord a été appliqué dans sa totalité à l’exception de l’AFC, et ce, afin de ne pas léser les employés de la CNL ». Quant à la confirmation des travailleurs contractuels, il a été décidé que « tout employé ayant dépassé trois années d’activité au sein de la CNL sera confirmé d’office, les autres seront traités au cas par cas ». Pour ce qui est du point relatif aux sanctions des travailleurs, il est précisé que « le DG a rappelé qu’hormis les cas de M. Rahal qui a été pris en charge, aucun recours n’a été introduit auprès de la DRH. Quant au cas de M. Boukazoula, il a été décidé d’annuler la décision de licenciement et de suspendre la relation de travail jusqu’à son introduction devant la commission de discipline ». Le document ajoute que « le DG de la CNL a souligné que les recrutements, promotions et mutations relèvent de ses attributions et ne nécessitent pas la mise en place d’une quelconque commission ». Quant au prêt administratif destiné aux travailleurs, le document mentionne qu’« aucun ancrage légal ou réglementaire ne traite de cet aspect. Toutefois, un dossier sera soumis à l’appréciation du Conseil d’administration, avec la participation du comité de participation à ce CA qui se fera dès les conditions sont prêtes (décret à revoir) ». 

A ce sujet, M. Sakhi est clair : « Pourquoi supprimer ces prêts concernent les travailleurs ? Il y en a déjà qui en ont bénéficié y compris le D G lui-même ! », s’interroge-t-il.

Arous Touil

Partager