Le vaccin se fait désirer à Aghbalou !

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Dix neuf autres cas de fièvre aphteuse ont été dépistés dans deux étables dans la commune d’Aghbalou. Le premier à Selloum, deuxième importante agglomération après le chef-lieu communal et le deuxième à Takerboust. Le virus a été dépisté et confirmé par un vétérinaire de la subdivision agricole de M’Chedallah. Les bêtes ont été conduites, avant-hier mardi, à l’abattoir communal de M’Chedallah pour être égorgées. Ce qui a été confirmé par le président de l’APC, M. Bellal Nacer, qui chapeaute aussi la cellule de crise installée depuis le début du mois. À noter que le premier foyer de la fièvre aphteuse a été signalé dans cette commune, il y a de cela deux semaines. En effet, un éleveur a déjà perdu quatorze bovins avant que cette terrible épidémie ne se propage dans la commune mitoyenne, Chorfa, et s’étendre vers celle de M’Chedallah. Nous apprenons d’une source proche de la subdivision agricole de M’Chedallah que jusqu’à mardi soir, ce sont pas moins de 62 bêtes atteintes de la fièvre aphteuse qui ont été recensées au niveau de ces trois communes. Elles ont été toutes abattues. L’on recourt à l’abattage pour tenter de stopper la progression du virus et réduire ainsi les pertes des éleveurs sur le plan financier. Excepté les parties infectées, à savoir la tête, les membres et tous les abats qu’il faut enlever et enfouir après traitement au chlore et à la chaux, le reste du corps y compris le foie et le cœur peuvent être commercialisés et consommés. Ce procédé même s’il ralentit la propagation du virus, ne l’arrête pas pour autant vu que de nouveaux foyers ne cessent de se manifester ça et là à travers toute la wilaya de Bouira. État de fait qui n’est pas sans créer panique et psychose chez tous les éleveurs sachant que la plupart d’entre eux ont refusé de vacciner leurs cheptel durant la dernière campagne de vaccination organisée entre juin et juillet avant l’apparition de la fièvre aphteuse. Ce refus de vaccination s’explique par la crainte des éventuels effets secondaires, affirment de nombreux éleveurs. Affolement et panique s’installent, surtout qu’on a signalé la rupture du stock du vaccin. Ceci malgré l’assurance du ministre qui s’est fixé la durée d’une semaine, relayé par les services agricoles locaux, pour importer ce vaccin. Hamid, un éleveur de bovins à Ivelvaren, dans la commune de Saharidj, et propriétaire d’un troupeau d’une centaine de têtes avec ses frères, affirme qu’aucune bête n’a été vaccinée. Ce malheureux qui affiche une mine défaite désespérée au bord de la dépression nerveuse se déplace, chaque jour, vers tous les services étatiques sensés gérer cette situation tels que les services agricoles, le bureau d’hygiène communal et la cellule de crise installée pour crier son désarroi et dénoncer le retard mis pour l’acquisition de ces vaccins qui restent le dernier espoir pour stopper ce terrible virus. Un virus qui a déjà ruiné plusieurs éleveurs. Notons, pour conclure, qu’au niveau de la région de M’Chedallah, cette maladie a touché les vaches importées et épargné celles de race locale. Vu leur grand nombre, les propriétaires des cheptels établis en montagne préfèrent laisser leurs bêtes sur place, car ne pouvant les nourrir dans les étables d’autant plus que tout déplacement d’aliment de bétail est interdit pour éviter la contamination.

Oulaid Soualah

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