Le phénomène des enlèvements ne semble pas s’estomper dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Pas plus loin qu’avant-hier, un entrepreneur a été victime d’enlèvement au niveau du stade du village « Thabourth », relevant de la commune d’Ifigha, alors qu’il était sur le site de son chantier, a-t-on appris d’une source proche de sa famille. Abdeslam Ould Amar, du village Aourir Ouzemour de la commune d’Akbil, dans la daïra d’Ain El Hammam, père de trois enfants, a été enlevé aux environs de 13h30, par un groupe armé composé de quatre individus qui agissaient à visages découverts, ajoute la même source. Il a été embarqué de force dans une voiture, une Peugeot 406 de couleur bleue et immatriculée dans la wilaya de Béjaia, nous a-t-on encore dit. L’alerte fut donnée par un de ses ouvriers, revenu au chantier après une petite mission que la victime lui avait confiée. Le même ouvrier, constatant des traces de sang, a sitôt fait d’alerter le maire et les membres du comité du village « Thabourth », lesquels, à leur tour, n’ont pas tardé d’alerter les services de sécurité qui ont bouclé toute la région. Selon nos sources, une cellule de crise a été créée et une grande mobilisation autour de la famille de l’otage s’est formée. Un cousin de la victime, que nous avons contacté hier, affirme que l’otage a été retrouvé vers 21 heures du côté d’Assif Oucerdoun, sur le chemin de wilaya reliant Ifigha à Bouzguène. Notre interlocuteur ajoutera que son cousin était dans un état comateux et présentait sur son corps des traces de coups et de blessures. « Abdeslam a été torturé durant la période qu’a duré sa captivité. Nous l’avons retrouvé sur la périphérie du chemin, dans un état comateux (…). Les ravisseurs l’on abandonné le croyant mort », indiquera-t-il. Notre source dira que la victime a été évacuée vers l’hôpital d’Azazga, où les soins nécessaires lui ont été prodigués. Par ailleurs, la famille d’Abdeslam a tenu à remercier la population locale, pour l’élan de solidarité qu’elle a manifesté envers elle, les autorités locales et les services de sécurité qui, n’ont pas lésé sur leurs moyens, selon les membres de la famille, pour mettre la pression sur les ravisseurs afin de libérer l’otage. Il est à rappeler qu’il y a quelques semaines, plus précisément à la fin du mois de juillet dernier, un jeune de 30 ans, fils d’un entrepreneur de la commune d’Ait Bouadou, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, avait été relâché sain et sauf, par ses ravisseurs, suite à la pression des services de sécurité qui ont, faut-il le dire, piégé les kidnappeurs, les obligeant à abandonner la victime. Un autre sexagénaire, M. Gada Amar de la commune de Beni Zmenzer, kidnappé durant le même mois, avait, lui, passé 11 jours en captivité prés de son village à Aglagal. Il convient également de dire que la mobilisation des citoyens durant cette période était de mise, notamment par l’organisation de marches, de caravanes de sensibilisation, de sit-in devant le siège de wilaya, ce qui a fini par payer et permis aux otages de recouvrer leur liberté.
A. G.