Cela fait 9 jours depuis que les habitants du village Aftis, sis à 7 kms du chef-lieu communal de Boudjellil, sont entrés dans un mouvement de protestation sans pour autant lâcher prise.
Aucun terrain d’entente n’a été trouvé entre les habitants de ce village et les collectivités locales, d’après nos sources. Hier encore, la RN26 était toujours bloquée par moyen de conduites du gaz de ville, de pneus, de pierres et autres objets hétéroclites. Des dizaines d’habitants sont sur les lieux et des jeunes s’affairent à refouler les automobilistes, non sans prises de bec. «Seuls les cas urgents sont autorisés à passer », vocifèrent des jeunes à l’adresse de quelques citoyens qui contestaient le blocage de la route. Sur les visages des protestataires se lise la détermination d’aller jusqu’au bout de la protesta. «Tant que nos revendications ne sont pas prises en compte, nous camperons ici », s’écrie un jeune des Aftis. Le siège de l’APC est toujours cadenassé depuis le 10 août dernier. La voie ferrée, elle aussi, est encore bloquée au niveau de l’arrêt ferroviaire d’Allaghène, depuis mardi dernier. Sur la RN26, c’est l’anarchie totale, depuis le blocage de cet axe routier névralgique qui fait la jonction entre le port de Béjaïa avec l’est et le centre du pays. Le manque à gagner pour les différents organismes économiques se chiffrerait en dizaines de millions de dinars. Le transport de voyageurs et de marchandises est sérieusement ébranlé. Des dizaines de camions chargés de marchandises sont à l’arrêt dans les deux sens de la RN26. «Je suis de tout cœur avec les protestataires, mais procéder au blocage de la RN26 n’est certes pas la meilleure solution. Moi, je suis routier, je dois livrer la marchandise dans le délai, mais vous voyez je suis bloqué ici depuis l’aube», regrette un transporteur de marchandises. De leur côté les villageois ne veulent rien entendre, tant que leurs problèmes ne sont pas réglés. «Nous souffrons de la pénurie d’eau potable. Ce liquide précieux n’a pas coulé des robinets depuis 3 mois dans certains quartiers. Les eaux usées ruissellent dans le village. L’éclairage et l’électricité manquent dans certains endroits. Les routes sont dégradées. Nos foyers ne sont pas encore raccordés au réseau du gaz de ville. Nos jeunes sont livrés à l’oisiveté…», déplore un jeune des Aftis.
Syphax Y.