Les travailleurs de la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou sont en grève générale illimitée, depuis mardi dernier, et ce, écrivent-ils dans une déclaration datant du 17/08/2014 qui nous a été remise par leurs représentants, à savoir des membres de la section syndicale de la coopérative apicole affiliée à l’UGTA, « pour débloquer nos salaires et régler les cotisations de la quote-part ouvrière qui durent depuis quatorze (14) mois ». La coopérative apicole dont il est question compte quatre unités, trois menuiseries en marche, deux magasins de ventes de matériels apicoles et du miel produit par les agriculteurs locaux. « La coopérative est en faillite et lourdement endettée à raison de cinq (05) milliards de centimes, les cotisations n’ont pas été payées à la CNAS depuis mars 2013 et les déclarations mensuels des salaires n’ont pas été remises à la CNAS depuis mars 2014 », nous confiera M. Si Ahmed Hamid, l’un de leurs représentants. Selon ce dernier, il n’y a pas de bonne volonté pour que la coopérative apicole reprenne. Le nouveau conseil de gestion, arrivé en 2012, a, certes, trouvé la coopérative au bord du dépôt de bilan, mais les choses ce sont empirées avec eux aux commandes. « A travers cette action, nous voulons signaler la mauvaise intention du gérant et de quelques membres du conseil de gestion quant à la sauvegarde de la filière apicole dans notre wilaya ainsi que le labeur des travailleurs qui a été mis en marge, voir aussi la commercialisation de produits qui ne sont pas du ressort de la coopérative apicole (foin, aliment de bétail), et ce afin d’auto-dissoudre la filière apicole en question », fustigent les protestataires dans la déclaration qui nous a été remise par leurs représentants. La grève générale illimitée a été décrétée, selon M. Si Ahmed, après avoir saisi toutes les instances compétentes de la wilaya pour débloquer cette situation qui dure depuis quatorze mois. Les signataires de la déclaration dénoncent par la même occasion « le recrutement d’ouvriers non déclarés à la sécurité sociale, alors que même trente d’entre eux restent sans salaires ». Ils ce disent également scandalisés par « la non-reconnaissance de leurs arriérés de salaires et la nomination des membres du conseil de gestion dans des postes clefs de la coopérative qui est contraire au règlement régissant les coopérative agricoles ». Les grévistes dénoncent une situation de non droit, découlant de la complaisance et du laisser-aller des responsables (gérant DSA) qui mettent en péril leur coopérative et qui versent dans la précarité trente familles dans un conteste économique des plus incertains. Ils dénoncent également et avec la plus grande fermeté ce drame économique et humain orchestré par des incompétents. « Nous réaffirmons notre engagement à sauver notre outil de production et le recouvrement total de nos droits confisqués depuis plus de quatorze mois ». Ceci dit, l’urgence étant signalée pour que les pouvoirs publics, notamment le wali, interviennent, faute de quoi la colère des travailleurs en grève risque d’être exprimée de diverses manières.
Karima Talis