Situé à quelques encablures du chef-lieu de la commune d’El Adjiba, à l’est de la wilaya de Bouira, le village Bouakech se trouve dans une situation qui n’est pas du tout reluisante. En effet, ce village, qui compte 300 âmes environ, souffre de plusieurs difficultés. À ce jour, de divers quartiers ne sont pas raccordés au réseau d’assainissement. Les eaux usées coulent à ciel ouvert à proximité des maisons, constituant ainsi un risque permanent pour la santé des habitants. Le manque de transport ainsi que la dégradation du réseau routier ont été également signalés par les villageois. « Je ne sais pas si une seule page de votre journal suffira pour raconter toutes nos misères. Notre village, qui est si proche du chef-lieu communal, continue à souffrir de nombreux problèmes. Outre l’isolement, les villageois font face à l’absence totale de moyens de transport à laquelle vient se greffer à l’ère de l’Internet et de la haute technologie le non-acheminement du courrier. À l’heure où, ailleurs, la rapidité de la livraison du courrier n’en finit pas d’étonner, chez nous, c’est malheureusement la dégringolade vers le moyen âge, sans courrier, ni Internet », nous dira Farid, président de l’association du village. Selon notre interlocuteur, plusieurs demandes ont été adressées aux services d’Algérie Télécom, pour le raccordement des foyers au réseau d’Internet, mais en vain. «Depuis plusieurs années, nous avons introduit plusieurs demandes aux services d’Algérie Télécom, pour le raccordement de notre village à l’Internet. Mais malheureusement, les responsables d’AT n’ont même pas daigné répondre à nos écrits», dira-t-il. Et d’ajouter avec beaucoup d’amertume : « L’absence d’une salle de soins dans notre village nous contraint à faire le parcours du combattant pour une simple injection. Nous n’avons même pas un simple centre de santé. Nos enfants se déplacent, faute de transport, à pied jusqu’au chef-lieu de la commune d’Adjiba, pour poursuivre leurs études. Vous n’êtes certainement pas sans savoir qu’en hiver la neige atteint ici, parfois, plus d’un mètre d’épaisseur. Cet état de fait pousse les écoliers à sécher leurs cours durant plusieurs jours. Cela se répercute négativement sur les résultats scolaires de notre progéniture». Une conduite collective d’assainissement est rompue depuis plusieurs mois. Elle se déverse sur la chaussée. L’association du village l’a signalé plusieurs fois aux autorités locales, mais rien n’a été fait, indique-t-on, pour y remédier. En outre, les pistes qui mènent vers ce village sont délabrées. Grâce aux efforts du comité du village, quelques ouvrages ont été réalisés, notamment les caniveaux, des petits ponts et un revêtement en béton dans certains endroits. Par ailleurs, le réseau d’AEP n’a pas été rénové et les foyers ne sont desservis en eau qu’une fois tous les 15 jours.
O. K.