Revoilà la pénurie du pain

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Les habitants de Larbaâ Nath Irathen vivent le calvaire au quotidien. La chaleur, les réceptions et les fêtes de mariage, à longueur de semaine, ne font qu’aggraver la situation. Mais depuis le début de la saison estivale, ils se trouvent confrontés à un autre problème qui est le manque du pain. En effet, le pain est introuvable dans cette localité. À chaque événement et à chaque occasion ou fête, le problème du pain refait surface. Ce qui pousse plus d’un à s’interroger sur les véritables raisons de cette pénurie. Il faut le souligner, le manque de boulangeries à la ville de Larbaâ Nath Irathen est flagrant et l’investissement est quasi nul dans ce domaine. Beaucoup préfère investir leur argent dans d’autres secteurs qui rapportent, tel l’agroalimentaire, le bâtiment ou l’automobile, que d’investir dans la boulangerie. Mais quelle est la véritable cause de ce manque ? Certainement, la cause est moins importante, et elle est loin de créer une panique à la moindre occasion. Il faut chercher encore plus loin et creuser encore plus profond, pour trouver la véritable raison. Pour tout dire, il n’y a pas qu’une seule raison. La liste est longue : des prix des produits très élevés, des pannes à répétition de machines, le manque de la main d’oeuvre et de formation de boulangers et autant de désagréments et de cassements de tête à gérer. Effectivement, de nos jours, une boulangerie demande beaucoup d’entretien, de moyens et de temps, mais aussi, beaucoup de professionnalisme qui, malheureusement, fait défaut dans cette localité en particulier et dans ce domaine en général. Un retard énorme à rattraper, pour qu’un jour cette profession puisse redresser sa tête et dépasser le travail d’urgence et de bricolage. Sur les quelques boulangeries activant dans la localité en question, beaucoup de gérants reconnaissent ce manque de relève, de plus en plus, ces derniers ont du mal à trouver une main d’oeuvre qualifiée, et ce, pour de multiples raisons : travail pénible et fatiguant, qui se fait la nuit, et pour quelque chariots. Sachant que leur travail est payé selon le nombre de chariots, c’est-à-dire la quantité de baguettes produites. Ce qui fait que souvent le boulanger fuit ce métier. Un ancien boulanger nous dira : « Le manque de main d’oeuvre dans les boulangeries a plusieurs raisons : à commencer par le manque d’assurance, les patrons refusent d’assurer leurs employés pour cause de manque de rentabilité. Ajouter à cela le boulanger est payé selon le nombre de baguettes préparées et non par mois, sachant qu’un pétrin peu produire entre 400 et 430 baguettes. Autrement dit, un pétrin est l’équivalant de deux chariots de 216 baguettes et le chariot est payé à 100 DA. Pour tout ce travail, le boulanger perçoit 200 DA. Et une boulangerie produit en moyen 10 à 13 chariots par jour». Notre interlocuteur termine en disant : « Passer toute une nuit au travail pour quelques sous, voilà les dessous de ce travail. Une facette peu connue qui fait fuir les hommes de ce métier qui ne rapporte pas. Personnellement, j’ai perdu plusieurs années dans ce métier sans assurance, chose que je regrette encore aujourd’hui ». Enfin, les autorités compétentes doivent intervenir pour remédier à cette situation avant que ce métier disparaisse.

Youcef Ziad

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