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Mohamed Allaoua emballe Béjaïa

Dans la soirée du 2O août, la capitale des Hammadites a célébré deux évènements importants. D’abord la journée du Moudjahid, commémorant cette année le 58ème anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam à Ifri dans la commune d’Ouzellaguene et le 59ème anniversaire de l’offensive généralisée du Nord de Constantine par l’armée coloniale, puis la clôture de la 12ème édition du Festival de la chanson amazighe.

Pour l’occasion, le comité des fêtes de la ville de Béjaïa a invité la grande vedette de la chanson kabyle Mohamed Allaoua pour animer cette soirée exceptionnelle à la grande surface du Lac, à Ihaddaden. Dès 20 heures, cet espace était déjà plein comme un œuf. M. Bouchebbah Abdelmalek, premier responsable  dudit comité a estimé à plus de 15 000 le nombre de personnes venues  applaudir Mohamed Allaoua.  Les spectateurs constitués  au trois  quarts de femmes  sont venus de partout : de Béjaïa ville, des camps de toiles installés sur les plages, de la vallée de la Soummam, du Sahel et même des wilayas limitrophes comme Tizi-Ouzou et Bouira.  Ce qui a fait déborder l’espace du site. Un bon nombre de personnes sont, faute de place, restées à l’extérieur, assis à même le trottoir.  Dès son entrée sur scène, la vedette chère aux Kabyles  a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements  et une longue série de youyous. Et l’artiste a su dès la première chanson établir sa communion avec ses innombrables fans. Avec son orchestre et sa voix qui porte, il a su, durant une grande partie de la nuit, faire chanter et faire danser tout le monde au rythme de sa musique. La 12ème édition du festival de  la chanson amazighe de Béjaïa qui a démarré le 14 août devait se terminer officiellement le 19 du même mois avec la proclamation des résultats du festival. Mais la météo en a décidé autrement. En effet, le  violent orage qui a éclaté le 19 août à 21h, c’est-à-dire  juste au moment où le public finissait de s’installer, a fait fuir tout le monde et obligé les responsables à reporter la cérémonie de clôture du festival au lendemain, la faisant coïncider avec la commémoration de la Journée du Moudjahid. Et c’est ainsi que la proclamation des  résultats des résultats du festival a eu lieu le 20 août à 14 heures au TRB. Les  trois lauréats  parmi les 120 concurrents sont : Khelifa Yacine de la wilaya de Béjaïa 1er prix, Ould Mohand Cylia de la wilaya d’Oran 2ème prix et le groupe Irahane d’Afrique de la wilaya de Tamanrasset 3ème  prix.  Cette 12ème édition du Festival de la chanson amazighe qui est dédiée à la mémoire d’Abdelkader Meksa né le 4 juin 1954 dans la wilaya de Tizi-Ouzou et qui est décédé à l’âge de 34 ans en France, a fait pendant sept soirées vibrer  toute la ville de Béjaïa. En effet, pendant toute la durée du festival, un total de 150 chanteurs, entre professionnels et amateurs de différents horizons et de différents styles, animèrent chaque soir, simultanément dans trois sites différents, trois spectacles. Le premier au TRB où se produisirent des chanteurs du chaâbi, le deuxième à la promenade Léonardo Fibonacci, dit la Brise de mer, pour les amateurs de la musique moderne, et la grande surface du Lac qui accueille un public plus large  est réservée plutôt aux vedettes de la chanson kabyle. De l’avis général, c’est-à-dire des chanteurs interrogés et du public, ce qui a  marqué le plus l’édition du Festival cette année c’est la scène grandiose qui a été montée à la grande surface du Lac avec du matériel sonore dernier cri au grand plaisir des artistes et des spectateurs. Et sans exagérer, précise  Bouchebbah Abdelmalek, plus de 30 000 spectateurs ont eu durant le festival à apprécier le confort et la qualité du son. L’autre nouveauté de cette 12ème édition, souligne encore M. Bouchebbah Abdelmalek,  réside dans l’instauration de la Khaïma du conte kabyle, c’est-à-dire de petites tentes où, chaque jour à 14h, des conteurs viennent narrer aux enfants de 4 à 14 ans des histoires kabyles que les grands-mères racontaient  dans le temps, autour du canoun, à leurs petits enfants. Dans une conférence de presse donnée à l’hôtel Brahmi de Béjaïa, M. Bouchebbah Abdelmalek, premier responsable du Comité des fêtes de la ville de Béjaïa, a déclaré qu’il était temps  que le festival passe à l’étape supérieure, c’est-à-dire revêtir un caractère international. Néanmoins, expliquera-t-il, le Comité des fêtes et l’APC de Bejaia ne seront plus en mesure  de répondre aux dépenses logistiques qui vont se démultiplier. Aussi, le responsable lancera-t-il un appel aux autorités de tutelle et aux sponsors d’avoir à cœur ses nouvelles exigences pour le bénéfice de tous.

B. Mouhoub

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