Le chef-lieu communal d’Ighil Ali, situé à 93 kms au sud-ouest de la ville de Béjaïa, est connu pour sa topographie accidentée.
Niché sur une montagne à 800 mètres d’altitude, le village Ighil Ali « refuse » d’abdiquer au fatalisme. Les hommes ont tenté depuis le 16e siècle, date de la création de ce grand village appelé aussi la capitale des Ath Abbas, d’apprivoiser la nature escarpée sans pour autant y parvenir totalement. Néanmoins, les défis sont-là pour y arriver. Le raccordement au réseau du gaz de ville est un vieux rêve que caressaient les habitants de cette localité connue pour la rudesse et la froideur extrême de l’hiver.
La neige manque rarement le rendez-vous. À chaque saison hivernale, elle tapisse de sa couleur blanche immaculée le village cher à Taos et Jean Amrouche. Pendant cette saison, la bonbonne du gaz butane devient une denrée rare. Les habitants sont obligés, la plupart du temps, de se déplacer jusqu’à la localité d’Allaghène pour s’en procurer, car les bouteilles sont insuffisantes dans les rares points de vente d’Ighil Ali. Néanmoins, ce calvaire pourrait connaître son épilogue, puisque selon le P/APC, Djoulaït Djamel, le raccordement au gaz de ville n’est qu’une question de temps.
« Nous avons octroyé le marché à trois sociétés réalisatrices. Les travaux de raccordement vont démarrer au mois de septembre prochain », affirme l’édile communal. Selon notre vis-à-vis, il sera question, en premier lieu, de ramener la conduite du gaz sur une distance de 73 kilomètres vers le chef-lieu communal pour ensuite effectuer les divers branchements secondaires dans les différents quartiers et villages. « Il y a quelques 2 300 foyers qui seront raccordés au réseau du gaz de ville », ajoute M. Djoulaït. « Ce sera le projet du siècle dans notre localité s’il vient à être réalisé », dira un habitant d’Ighil Ali.
Syphax Y.