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De l’électricité SVP !

Du Nord au Sud ou de l’Est à l’Ouest de Tizi-Ouzou, des milliers de foyers attendent d’être raccordés au réseau électrique. Si jusqu’au milieu des années 2000, le taux de raccordement avait attein pratiquementt les 98%, ce n’est pas le cas aujourd’hui surtout après que la wilaya eut bénéficié des programmes importants dans le cadre de l’habitat rural.

Certes, de ce côté-là on peut dire que c’est une grande satisfaction parce que cette formule a réglé deux problèmes. Tout d’abord, des milliers de citoyens ont réussi à construire leurs logements avec ces aides de l’Etat, puis le taux d’exode rural a nettement baissé. Au jour d’aujourd’hui et  quotidiennement, les maires sont sollicités pour venir en aide à ces citoyens qui ne peuvent supporter les frais de branchements dépassant parfois la trentaine de millions de centimes pour uniquement deux pylônes et en plus ils devront aussi dans de nombreux cas régler la facture du branchement de l’eau potable sur des centaines de mètres, mais aussi se raccorder au réseau d’assainissement. A ce sujet, nous avons mené une enquête dans plusieurs villages. A Ait Yahia Moussa, en premier lieu, un habitant d’Afir nous apprendra qu’il profite de cette commodité après avoir réglé de nombreux frais qui lui ont coûté plus de dix mille dinars. «Tout d’abord, il faudra acheter du câble, puis trouver quelqu’un qui vous permettra d’effectuer un branchement à partir de son foyer. Quant aux factures, elles sont toujours salées parce que mon voisin paie toujours la première tranche. A chaque fois, je lui verse plus de cinq mille dinars par trimestre. Et puis, il faut savoir que souvent nous avons des chutes de tension. Et ce n’est pas tout. J’achète aussi pratiquement un citerne d’eau à mille cinq cents dinars chaque semaine », ajoutera le même interlocuteur qui affirmera que sa demande a été reçue par le maire et qu’une promesse lui a été donnée d’être pris en charge. Plusieurs habitations sont éparpillées sur le territoire de cette commune ayant bénéficié du plus grand quota en matière d’habitat rural. Contacté à ce sujet, M. Said Bougheda, maire de cette localité nous répondra que plus de deux mille cas sont enregistrés dans la municipalité qu’il préside. « De mon côté j’ai détaillé cette situation dans des rapports déposés au niveau de la DMI et de la Sonelgaz. La réponse donnée est que ces cas seront pris dans le cadre d’un programme spécial. Jusqu’à maintenant, on ne voit rien venir bien que ces citoyens nous harcèlent au quotidien. Vraiment, c’est un problème majeur auquel nous faisons face », nous confiera-t-il. Et d’ajouter : « Même nos députés, ceux du RND, ont saisi les responsables concernés et même le wali avec des écrits portant le cachet de l’APN ». C’est presque la même réponse que nous avons eue de la part d’autres habitants de Cheurfa et d’Ath Abdelmoumène, dans la daïra des Ouadhias, qui souffrent le plus sans pour autant dire que les autres villages sont logés à la bonne enseigne. Dans le douar d’Ath Abdelmoumène, dont la population s’élève à plus de dix mille habitants, ce sont des quartiers entiers qui se trouvent dans cette situation. On citera à titre d’exemple, Tisguemt et Thigrine… A Mechtras et Assi Youcef, les responsables locaux que nous avons contactés nous diront que leurs villages ne sont pas épargnés par ce phénomène. De son côté le maire de Bounouh, en la personne de M. Rabah Makhlouf, ne cachera pas son inquiétude à ce propos. « Pratiquement dans tous nos villages, les habitations réalisées dans le cadre de l’habitat rural sont situées en zone éparse. Des centaines de maisons ne sont pas encore électrifiées. De notre part, nous avons transmis tous les cas à la Sonelgaz et à la DMI. Nous attendons toujours leur satisfaction », nous déclarera-t-il. Dans le même ordre d’idées, nous avons pris attache avec le maire de Aïn Zaouïa où ce problème est des plus récurent. « Il n’y a pas un village où son comité n’est pas venu réclamer de l’électricité pour les citoyens concernés », nous apprendra-t-il d’emblée. Sans tarder à exposer de façon plus claire la situation dans sa commune : « Nous accusons un déficit énorme en matière d’électrification rurale. Nous avons arraché quatre programmes pour les villages d’Ihamouthène, d’Ath Amar Mouh, d’El Mechmel et de Aïn Zaouïa-sud, mais ils ne sont pas encore exécutés pour divers blocages, tels les projets infructueux et le manque d’entreprises. Trois autres programmes sont demandés pour les villages de Laâziv N’Cheikh, de Boukhadar et d’Ivouhram ». D’ailleurs, nous ajouterons à ce sujet que les deux derniers villages ont même recouru à des actions de rue en allant jusqu’à fermer la mairie et bloquer l’accès au CET de Draâ El-Mizan situé tout près de leur village durant presque une semaine. A l’extrême sud de la wilaya, et plus précisément à M’Kira, des groupes d’habitations sis à Tahachat ou encore à Bouaita et dans d’autres villages, souffrent du même manque. « Nous avons plus d’une centaine de foyers dépourvus de cette énergie. Nous avons des promesses des services concernés, mais aucun cas n’est encore réglé », estimera de son côté une source locale. A entendre toutes ces réactions, la wilaya a besoin d’un programme important pour venir à bout du clavaire de ces milliers de citoyens qui souffrent le martyre en hiver et en été d’autant plus que certains d’entre eux recourent même à des chauffages électriques consommant une importante quantité d’énergie d’autant plus que même le gaz naturel ne leur est pas encore arrivé. Le défi est à relever avec le concours de tous surtout que cette commodité est l’une des plus indispensables dans le cadre de vie des citoyens.

Amar Ouramdane

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