Entre satisfecit et repositionnement

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Le limogeage d’Abdelaziz Belkhadem par le chef de l’Etat de toute activité officielle et sa demande « expresse » au SG du FLN d’entamer les démarches « nécessaires » afin de l’écarter de l’ex-parti unique, est perçue comme une « humiliation » par certains cadres dudit parti à l’échelle de Bouira. Ainsi et selon des sources proche de la maison du FLN à Bouira, dès l’annonce officielle de la mise à l’écart de M. Belkhadem, une réunion d’urgence a été organisée au siège de la Mouhafadha de Bouira. Lors de cette réunion, les « fidèles » d’Amar Saadani, actuel SG d FLN, avaient acté la décision du président de la République, tout en prenant soin de mettre en garde contre d’éventuels contacts avec celui considéré désormais, comme un paria. D’après d’autres indiscrétions, le président de l’APW de Bouira, qui est d’obédience FLN, aurait, depuis le mois de mai dernier, effectué des rapprochements « tactiques » avec le camp Saadani. Il est à souligner que Dr Ziane, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était parmi les fidèles « lieutenants » de Belkhadem, avant qu’il ne tombe en disgrâce. Comme chacun le sait, en politique les amitiés et autres accointances se font au gré du positionnement des uns et des autres. Pour le cas échéant, « l’ami et le frère » d’hier, est désormais persona non grata. D’autres élus FLN, notamment ceux de Lakhdaria et Kadiria, deux régions où ce parti est fortement implanté indiquent que la décision de Bouteflika « fait partie de la logique des choses et nous l’applaudissons ». Selon eux, Belkhadem s’est « autorisé beaucoup de largesses », notamment en s’exprimant au nom du président de République, sur des sujets jugés sensibles. A l’évidence, les partisans d’Abdelaziz Belkhadem au niveau de Bouira sont aussi rares que la neige au Sahara. Toutefois, certains sous le couvert de l’anonymat, sans doute par peur des « représailles » politiques, désapprouvent la méthode par laquelle M. Belkhadem a été « éjecté ». « M. Belkhadem est un homme qui a été de tout temps au service de la Nation. Il est vrai que nulle n’est indispensable et l’Algérie recèle des hommes de compétences. Cependant, la manière dont M. Belkhadem a été démis de ses fonctions reste discutable », note un cadre FLN à l’échelle de Bouira. Quoi qu’il en soit, pour bon nombre d’analystes et d’observateurs de la scène politique, la décision prise par le chef de l’Etat n’est pas une surprise, car l’ex-SG de FLN n’aurait pas su se positionner comme un véritable leader politique, à même de faire le consensus autour de lui.

Ramdane B.

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