La commune de Lakhdaria, sise à une quarantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, a fait un bond en avant dans plusieurs secteurs clés, mais, elle enregistre un retard inquiétant dans un secteur primordial, celui de l’hygiène. En effet, un constat de départ s’impose : Lakhdaria est sale. Répugnante même, dans certains endroits. Partout, les déchets s’accumulent. Les citoyens sont agressés de toute part, encerclés par les immondices, dans tous les coins de rue, dans chaque cité même les espaces de détente sont assaillis par ce fléau. Les exemples de cette dégradation alarmante de l’hygiène sont malheureusement innombrables. Au niveau des quartiers, par exemple, tout n’est que déchets, saletés et impuretés. Des quartiers populaires, comme la cité des 448 logements, aux quartiers les plus huppés, comme celui des Jasmins, aucun espace n’échappe à cette gangrène. Aux grandes artères de la ville, le même schéma se reproduit, les mêmes scènes se dupliquent, mégots de cigarettes, gobelets en plastique et autres emballages alimentaires, forment un tableau des plus noirs, de la grande avenue de Zdek Ali, à celle de Slimane Medjahed, censée être un faire-valoir de la commune. Ces avenues sont inondées de détritus en tout genre. « C’est vraiment dommage, on vit dans l’insalubrité la plus totale. Il faut dire que les éboueurs ne font pas leur travail», dira Souad, une mère au foyer. Même les rares espaces publics de détente, conçus pour être des havres de paix, des petits coins de paradis en milieu urbain se sont transformés, au fil du temps, en de véritables décharges d’ordures. L’esplanade d’El Qods, ce lieu de promenade et de relaxation, s’est transformé en un vaste dépôt d’ordures où on y trouve de tout, sachets et bouteilles en plastique, emballage de chips, etc. Un autre endroit qui est supposé offrir une hygiène irréprochable, les terrasses des cafeterias. On peut aisément dire qu’elles offrent tout, excepté la propreté. S’attabler à l’une d’elles requiert du courage et relève de l’exploit ! Cet état des lieux exaspère les citoyens, qui vivent au quotidien dans ce dépôt à ciel ouvert, qui est Lakhdaria. « La municipalité est absente. Les éboueurs, qui sont chargés de l’entretien et du nettoyage de la commune, sont défaillants. En bas de chez moi, en allant au travail, je les vois discuter, accoudés à leurs pelles, au lieu de nous débarrasser de cette saleté. Ils sont rémunérés pour cela», se plaint Abdelkrim fonctionnaire de son état. Islam, commerçant dans l’habillement pour femmes, a fait une synthèse du problème. « Notre commune est dégueulasse, mais que voulez-vous? Les travailleurs de la commune ne font pas leur travail et la population n’a pas la culture de l’hygiène», peste-t-il. En effet, d’un côté la municipalité fait preuve d’un laisser-aller effarant, et de l’autre, des citoyens qui ont perdu cette notion d’hygiène. Pourtant, c’est leur cadre de vie et leur santé qui sont en jeu.
R.B.
