La localité d’Ouled Aïssa, relevant de la commune de Djebahia, à une trentaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, va, enfin, bénéficier d’un plan d’aménagement urbain. Les travaux débuteront au mois de septembre prochain. Ils toucherontnotamment l’assainissement, la réhabilitation du réseau d’AEP, le revêtement de la voirie, etc.
Le coût de cette opération est estimé selon le maître d’ouvrage, à plus de 23 millions de dinars. Le dernier plan en date remonte à 2012, quand les autorités locales de l’époque avaient annoncé d’importants travaux avec un montant qui avoisinait les 70 millions de dinars. Cela étant, ces travaux n’ont finalement rien changé. Cette bourgade végète toujours dans l’insalubrité l’insécurité et la misère. En effet, Ouled Aïssa ne nécessite pas seulement une simple opération d’aménagement, mais une véritable prise en charge, car ce bourg, aux allures de bidonville, se meurt à petit feu et ses habitants souffrent le martyr. Pour preuve, les habitations où vivent les citoyens de cette localité ne sont que des taudis en zinc. Ce fait, complique davantage la vie à ces derniers qui ne savent plus à quel saint se vouer pour améliorer leur cadre de vie qui ne cesse de se dégrader au fil des années. C’est dans ces rudes conditions que les citoyens de ce quartier survivent. Le mot «survie» n’est guère exagéré au vu de la misère qui frappe cette localité. Un habitant rencontré racontera: «Nous sommes complètement marginalisés! Notre village accuse un manque criard en matière d’aménagement urbain. Rien n’est fait afin d’améliorer notre quotidien. Les autorités locales nous ignorent et nous méprisent. Me concernant, j’ai fui la commune de Maâla dans les années 90. À cette époque-là on croyait que nos conditions de vie allaient s’améliorer avec le temps. Cependant, c’est tout à fait le contraire. Elles ne cessent de se dégrader». Interrogé sur les nouvelles mesures prises par les autorités locales, notre interlocuteur nous fera part de son scepticisme quant à ce sujet: «Vous savez, chaque année, on nous annonce que des travaux de réhabilitation et d’aménagement viennent d’être inscrits au profit de notre localité mais au fil du temps, rien ne se pointe à l’horizon. Que des promesses sans suite». Concernant les logements, quelques citoyens rencontrés dénoncent l’«injustice» qui prédomine, selon eux, dans ce secteur. « On nous a promis des logements sociaux, mais jusqu’à l’heure actuelle, nous sommes toujours réduit à vivre entassés comme des rats », fulminera Laid, un habitant de ladite localité. Avant d’enchaîner : « C’est une prison ! Le soir, à la tombée de la nuit, on peut vraiment ressentir le véritable sens de l’enfer sur terre…». Et d’ajouter que «durant les jours de pluie, on prie le ciel pour que la toiture ne s’effondre pas sur nos têtes. Sans parler des fils électriques, qui pendouillent un peu partout. C’est lamentable !». À propos d’éventuelles solutions proposées par les autorités locales, notamment l’APC de Djebahia, notre vis-à-vis a qualifié ces responsables de menteurs. « Ne me parlez pas de ces gens-là. Ils ne font que nous mentir depuis le début ! Ils se présentent une fois tous les cinq ans, c’est-à-dire, à la veille de chaque élection et nous promettent qu’on va être bientôt relogés. Un bientôt qui s’éternise !»
R.B.