La commune d’Aït R’zine connaît une urbanisation effrénée depuis ces dernières années. Cette situation est due à plusieurs facteurs, comme la croissance démographique, l’amélioration du niveau de vie des habitants et l’aide octroyée par l’Etat dans le cadre du FONAL, laquelle connaît un succès « foudroyant ». Néanmoins, toute cette extension urbaine ne s’effectue pas dans l’ordre, à même de donner une vue avenante des localités relevant de cette municipalité. En effet, les différents villages que compte cette commune n’offrent guère une vue qui emplissent les yeux de plaisir, mais donnent plutôt une vue hideuse avec des styles architecturaux hétéroclites qui n’ont aucun charme, et surtout aucune harmonie. Le contraste est si saisissant que l’on peut trouver des maisons de styles différents contiguës l’une à l’autre. Il n’est pas rare d’apercevoir une villa cossue érigée à côté d’une maison modeste pour ne pas dire un taudis! « Nos villages ont perdu leur charme d’antan! », regrette un vieil habitant du chef-lieu communal. Avant, poursuit-il, « les villages donnaient plaisir à voir de loin. Les maisons avaient toutes le même style architectural. Construites à la pierre sèche ou taillée, avec comme toit des tuiles romaines, elles emplissaient les yeux avec leur beauté! Pourtant, avant il n’y avait ni plan architectural ni urbanisme. Aujourd’hui, malgré les plans, l’embellissement et les coups de peinture, nos villages donnent de loin la vue d’un amas de constructions sans charme ni harmonie! », se désole t-il. Toutefois, l’ancien bâti dans ces villages demeure encore debout, même s’il a perdu beaucoup de terrain avec la démolition de plusieurs maisons ancestrales pour les besoins de reconstruction. Mais une question taraude les esprits de quelques gens avertis: Faut-il classer les anciennes maisons, qui ont plusieurs siècles d’existence, comme vieux bâti ou comme patrimoine matériel?
Syphax Y.
