Oued Sahel pollué

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Oued Sahel, l’un des affluents de la Soummam, arbore une triste figure d’amont en aval. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, l’écosystème était vierge de toute pollution. Une étendue aquifère limpide et foisonnante de vie et un lit majeur couvert de galets, tantôt immaculés, tantôt tapissés d’algues vertes. Les riverains qui ont souvenance du passé de cette merveille de la nature sont glacés d’épouvante, tant le contraste est saisissant. Et pour cause, la pollution est, depuis, passée par là. « Les choses ont commencé à se dégrader sérieusement depuis une vingtaine d’années, avec la prolifération des ordures de toutes sortes et le déversement effréné des eaux usées dans le cours d’eau », se souvient un quadragénaire, résidant à un jet de pierre de la rive gauche de l’Oued. L’écosystème avale régulièrement un brouet malsain des eaux usées d’origines domestique et industrielle, tandis que les berges sont ostensiblement souillées par des monticules d’immondices dispersées à perte de vue. Cette profanation est plus patente à hauteur du village Allaghane, où les volutes de fumée générées par l’incinération des déchets enveloppent l’horizon d’une épaisse brume, ajoutant une louche de nuisance à ce décor lugubre. Pour ne rien arranger, l’extraction de grosses quantités de sable, au même temps qu’elle dépouille le lit de son substrat, fait peser une sérieuse menace de pollution sur la nappe phréatique. « C’est une profanation aussi pernicieuse qu’insidieuse et qui finira fatalement par dépeindre sur la santé publique. D’autant plus que des communes entières, à l’image d’Ighil Ali et Ait R’zine sont alimentées en eau potable à partir de forages situés à proximité du cours d’eau », s’inquiète un citoyen d’Allaghane.

N. M.

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