Le village agricole social de Saïd Abid, à 7 km à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, est plongé dans une léthargie profonde.
Construit durant la période allant de 1974 à 1977 dans le cadre de la réforme agraire, ce village a perdu tout son charme d’antan. « Que reste-t-il aujourd’hui des rues de notre village qui, jadis, était convoité par beaucoup de citoyens de la région, de l’architecture spécifique des habitations, des ruelles bordées de plantes et d’arbres ? Rien », se désole l’un des habitants de ce village. Lors de notre visite, nous avons pu constater le délabrement des routes. Les chemins du village sont devenus impraticables. La route qui relie le village au chef-lieu de la commune d’Aïn-Lahdjar s’est transformée en piste. Il est très incommode de circuler dans les ruelles et les artères du village en raison de crevasses et nids-de-poule. A cela s’ajoute l’absence d’avaloirs dans les artères du village. Les infrastructures sont dans un état critique et ne sont d’aucune utilité pour les habitants. La maison de jeunes était occupée par la garde communale depuis les années 1990, puis libérée en 2012. Mais à ce jour, elle n’a pas encore ouvert ses portes aux jeunes de cette localité. « La maison de jeunes était notre refuge. Elle était dotée d’une bibliothèque qui recevait les passionnés de la lecture de notre village. Aujourd’hui, les jeunes de notre village ne disposent d’aucune structure de jeu ou de loisirs. Au chômage pour leur majorité ces derniers s’adonnent au commerce informel et pour ceux qui ont de la chance, quitter définitivement le village serait la meilleure solution ! », nous dira un retraité. Notre interlocuteur se plaint du manque de moyens matériels et humains au niveau du centre de soins. De même pour l’antenne administrative qui demeure toujours fermée malgré les réclamations des habitants. Ladite annexe est occupée par une famille du village depuis des années. A souligner que le village Saïd Abid a été secoué le mois dernier, par une vague de contestation et d’émeutes. Les habitants de ce village, qui avaient barricadés à deux reprises la RN18, réclamaient l’attribution d’un quota supplémentaire de logements sociaux à leur profit.
O. K.

