Les explications du CNIFPT

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Assurer sa sécurité alimentaire passe inexorablement par l’amélioration de la production agricole locale. Si ce postulat est valable pour la sphère agro-alimentaire, il l’est encore davantage pour ce qui est de la pomme de terre, ce tubercule considéré, à juste titre, comme produit stratégique aussi bien par le ministère de l’Agriculture que par la ménagère.

Et c’est dans l’optique de rendre cet aliment disponible au rapport qualité prix intéressant qu’une réunion s’est tenue, hier, au siège de l’UGCAA sis au quartier Belouizdad à Alger. Bachir Séraoui, président du Conseil national interprofessionnel de la filière pomme de terre (CNIFPT), accompagné de Mohamed Medjber, président de la Commission des représentants des marchés de fruits et légumes, ont tenté tour à tour d’expliquer que si des disfonctionnements sont enregistrés çà et là et qui fatalement engendrent une hausse du prix de la pomme de terre, cela est d&ucirc,; principalement, à une mauvaise corrélation entre les différents segments de la chaîne de production. Pour le premier cité la consommation annuelle de la pomme de terre se situe autour de 3 600 000 tonnes. Quantité que le conférencier juge largement à la portée des agriculteurs. Mais alors pourquoi les prix varient-ils d’une saison à une autre, au point où parfois ce féculent se retrouve hors de portée des ménages à revenus minces ? A cette question, Bachir Séraoui pointe l’index vers les nombreux intermédiaires exerçant dans l’informel et qui décident du sort de ce légume ainsi que de son prix. C’est pourquoi, il a défendu bec et angles l’option d’arriver dans les plus brefs délais à stabiliser son prix. Et pour y arriver, le président de la CNIFPT ne tarit pas de moyens dès lors qu’une corrélation entre tous les segments de la production, situés entre le champ et la cuisine de la ménagère, peut être adaptée. « Je demande à tous ceux qui ont un rôle à jouer dans ce segment d’émettre des propositions pour arriver à un consensus qui  débouchera sur la stabilisation du prix de la pomme de terre », dira-t-il. Et d’avertir: « Si un des maillons de la chaîne arrête de fonctionner, le résultat est soit la superproduction qu’il sera difficile d’écouler sur le marché même à un prix arrangé soit une baisse de la production avec tout ce que cela représente comme désagréments pour la mercuriale… ». Comme argumentaire, Bachir Séraoui cite le cas de l’année dernière où plusieurs producteurs de pomme de terre avaient risqué la faillite. La raison était que la surproduction de cette saison avait fait baisser de manière vertigineuse les prix de ce tubercule. Certains producteurs avaient essuyé des pertes considérables. L’agriculteur était contraint de céder sa pomme de terre à moins de 20 DA le kilogramme. Un prix jugé inférieur au coût trop élevé de production. Avec un recul de 25% du prix, la saison était mal partie pour les agriculteurs qui n’avaient aucun moyen d’emmagasiner le produit en attendant de le vendre à prix raisonnable. Aujourd’hui, si le prix de la pomme de terre semble connaître des épisodes de stabilisation sur les étals, il est largement possible, selon Bachir Séraoui, d’arriver à une « véritable stabilisation du prix de ce féculent », comme cela se fait sous d’autres cieux.

Ferhat Zafane

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