Les résidents de la cité 60 logements en colère

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Bien que située à proximité du siège de la daïra, la cité des 60 logements, à Boghni, constituée de cinq blocs de douze appartements chacun, répartis sur trois étages, offre un spectacle des plus désolants. La chaussée des accès routiers est complètement défoncée, et ce, depuis déjà plusieurs années. Il est pratiquement impossible de rouler dessus, notamment en hiver. Les murs des façades sont complètement défraichis, offrant un décor d’abandon. Mais ce ne sont nullement ces raisons qui ont poussé samedi, les résidents de cette cité à monter au créneau en fermant les issues du quartier et en y enflammant des pneus. « Nous avons entrepris cette action pour  attirer l’attention de tous les responsables et leur signifier notre refus et notre opposition à l’ouverture d’un centre commercial à proximité de nos foyers. Ce projet portera sans aucun doute un coup fatal à notre quiétude », nous déclarent les riverains. Ces derniers avaient d’ailleurs l’intention de fermer le siège de la daïra, dans la matinée d’hier dimanche. Toutefois, ils se ravisèrent et optèrent pour une démarche plus pondérée, en sollicitant une entrevue avec toutes les autorités locales sous la présidence du chef de daïra. « Nous avons réitéré  nos doléances et nos réclamations à Monsieur le chef de daïra, mais, pour le moment, nous n’avons pas été satisfaits », nous déclarent les représentants des résidents de cette cité tout en ajoutant qu’ils continueront leur action et qu’ils n’abdiqueront pas. L’un d’entre eux soutiendra mordicus qu’il s’agirait là d’une affaire où tout serait illicite et qu’il en détiendrait tous les documents le prouvant. Nous entreprîmes d’aller visiter le centre commercial et nous entretenir avec ses responsables. L’un des fils du propriétaire nous dira : « Nous avons commencé à entreprendre des travaux d’aménagement, il y a huit mois déjà en donnant la priorité à la sécurité des clients et des occupants des locaux ». Notre interlocuteur nous apprendra qu’actuellement pas moins de 35 commerçants occupent les espaces. Il tiendra également à exprimer sa surprise et son étonnement quant à la réaction des riverains : « Je trouve leur action un peu extrême. Je ne comprends pas qu’ils ne veuillent pas de cet espace commercial qui a été ouvert dans le respect de la réglementation ».

Essaid Mouas

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