Vingt familles habitant des logements dans la cité des 48 logements de la ville de Seddouk ne savent pas à quel saint se vouer pour leur venir en aide. Elles se plaignent du refus des autorités locales de prendre en charge le réseau de l’énergie électrique pour lequel la Sonelgaz a exigé le payement cash de la somme faramineuse de quatre vingt millions de centimes pour sa réalisation. Ces familles pour avoir du courant électrique dans leurs foyers recourent au système « D », c’est-à-dire au piratage avec tous les risques encourus. Toutes les familles ont effectué des branchements en courant électrique chez des voisins du bâtiment mitoyen d’où l’on peut voir des fils électrique suspendus en guirlandes. En effet, des lignes de piratage qui ne sont pas sans danger puisqu’elles ne répondent pas aux normes. M. Hedroug Lyazid, l’un des habitants que nous avons consulté a déclaré que cette situation qui leur empoisonne la vie dure depuis trois ans. « Nous étions des enseignants qui avions construit des logements par nos propres moyens dans le cadre de la promotion immobilière. L’assiette foncière nous a été vendue par la municipalité et la construction des logements confiée à une entreprise qui a achevé les travaux il y a trois ans de cela. Nous avions aussitôt habité nos logements sans qu’ils ne soient encore électrifiés. Et depuis, nous avions engagé des démarches pour leur éventuelle dotation en courant électrique, chose que nous n’avons pas obtenue à ce jour. La Sonelgaz nous a exigé le payement rubis sur ongle d’une somme faramineuse de 40.000,00 dinars par foyer. Comme on a mis toutes nos économies dans la construction et la plupart ne pouvant payer une telle somme, nous avions sollicité maintes fois, les autorités locales pour une éventuelle prise en charge de la somme exigée par la Sonelgaz, elles ont catégoriquement refusé de nous venir en aide. Pour ne pas utilisé la bougie en plein centre ville de Seddouk, nous avions sollicité les voisins d’en face qui nous dépannent depuis des années », a souligné cet habitant qui ne décolère pas. Si l’on s’en tient à cela, l’espace séparant les deux bâtiments est colonisé par une jachère d’herbes folles. Cette broussaille donne un visage hideux de la cité et constitue un danger en cas d’incendie qui pourrait même toucher les habitations. Un peu plus loin, les habitants d’un autre bâtiment ont eux aussi frappé à toutes les portes pour arracher un projet de construction d’un mur de soutènement, mais leur demande reste insatisfaite. « Notre bâtiment est séparé d’environ deux mètres d’un ravin de plus de trois mètres de hauteur situé en contre bas de l’immeuble. Nous craignions qu’un jour l’un de nous y tombe. Pour cela, nous avions sollicité les autorités locales pour la réalisation d’un mur de soutènement et d’un muret comme garde-fou, un projet qui nous a été accordé verbalement mais qui tarde à être mis en exécution. Je dirai que la partie haute de la cité des 48 logts tend à devenir un bidonville au cœur de la ville », a expliqué aussi cet autre habitant. La partie haute de la cité des 48 logements semble être abandonnée à son triste sort et les habitants attendent qu’un jour les portes du ciel s’ouvrent pour leur lâcher les projets dont ils ont besoin.
L. Beddar
