Le projet d’extensionen zonetouristique de Tala Rana proposé par l'ancien wali Ali Bouguerra en 2010, sur insistance du mouvement associatif de la région, peine à se concrétiser.
L’ex wali avait instruit les organismes concernés pour confectionner un dossier, dont une fiche technique a été présentée au ministre du Tourisme lors de sa dernière visite dans cette wilaya, l’année dernière. Le ministre donnera son accord de principe pour la concrétisation de ce projet qui tient à cœur à toute la population de la région de M’Chedallah, d’autant plus, que le développement du tourisme reste l’unique ressource pour sortir cette commune, des plus déshéritées, de sa précarité chronique. Aussitôt dit aussitôt fait. La Direction du tourisme, en concertation avec l’APC et le mouvement associatif, lancera la première phase de l’étude qui consiste en la délimitation de la future ZET et le recensement des potentialités touristiques à mettre en valeur, tout en se référent à la fiche technique qui a été élaborée comme suit : surface à aménager pour l’accueil des touristes de prés de 14, 18 ha inclus dans le périmètre du parc national du Djurdjura. Sur ce point, il est utile de signaler que 10 ha de cette surface retenue ont été cédées a l’ex-commune mixte de Maillot (actuelle commune mère de M’Chedallah). La cession a abouti à l’élaboration d’un acte de propriété en due et bonne forme en 1935, un document que l’APC de Saharidj a versé dans ce dossier de ZET, mais contre lequel, la direction du Parc National du Djurdjura (PND) a émis une opposition prétextant qu’il n’a pas été publié. Argument qui semble être retenu selon une source proche du dossier. La même source affirme que ce dossier, accompagné de la première phase de l’étude, est sur le bureau du secrétaire général du gouvernement, en attente d’approbation par le conseil des ministres. Dans cette première phase de l’étude, dont nous détenons une copie de la fiche technique, il a été proposé un programme d’équipement qui consiste en la réalisation d’un centre d’information qui occupera une surface de 77M2, un bloc administratif composé d’un service d’accueil et réception de 132 m2, le siège de la Protection civile occupera, quant à lui, 353 m2. Sur le volet «accueil hébergement et restauration», il est proposé dans le même document, un hôtel 3 étoiles de 40 lits, un complexe touristique et les équipements y afférents de 18 lits, deux villages résidentiels de 04 et de 05 chalets, un restaurant et enfin une cafétéria. Nous apprenons que la 2ème phase de l’étude est lancée et que la 3ème serait enclenchée après approbation et classification officielles du site en conseil des ministres. Tala Rana est l’un des plus beaux sites touristiques de la wilaya de Bouira, situé au beau milieu du flanc Sud du Lala Khedidja, en plein centre du majestueux massif du Djurdjura composé d’une longue chaîne de montagnes à quelques 12 Km du sommet de Tamgut culminant à 2 308 m d’altitude. En plus de son merveilleux panorama, ce site renferme quelques exceptions, côté faune et flore, inexistantes ailleurs telles que les derniers spécimens de l’aigle royal, de vautours fauves, le pin noir et autres espèces animales et végétales courantes. Son relief, extrêmement accidenté comprend de nombreux parcours d’alpinismes, de pistes de ski et d’autres pistes de randonnées pédestres, dont l’une accède directement au sommet de Tamgut. Cette piste a été empruntée depuis la nuit des temps par des pèlerins qui s’y rendent pour pérenniser un rituel de la sainte Yemma Khedidja, offrant une vue plongeante sur toute la Kabylie pour la méditation. Le sanctuaire de Yemma Khedidja est situé à à peine, 500 m à l’Est de Tala Rana dans le légendaire village Ivelvaren qui renferme de nombreux vestiges berbères. Un village autour duquel la plupart des chefs guerriers berbères ont bâtit des postes avancés en raison de sa position stratégique étant façonnée, naturellement, en citadelle imprenable. Ce lieu fréquenté a servi de QG aux colonels Amirouche, MIRA et OUAMRAN entre autres, responsables de l’ALN. Le territoire de la ZET Tala Rana est aussi truffé de points d’eau, aux débits importants, intarissables, même durant les longues périodes de sécheresse, cela ajouté à ses qualités minérales. L’eau de la source Tala Rana s’avère, après analyse en laboratoire, de haute qualité et prête à la mise en bouteille sans aucun traitement, soit à l’état brut. Les potentialités touristiques de Tala Rana, qui est aussi un immense musée à ciel ouvert sur les volets historique et culturel, a attiré de nombreux investisseurs qui ont déposé leurs dossiers au niveau du CALPI et qui n’attendent que le feu vert des pouvoirs publics pour se lancer dans cette juteuse aventure, celle de mettre en valeur ces inestimables richesses naturelles à moindre frais. Il est à noter que la Direction du tourisme a tenté une première opération, dans les débuts des années 1990, avec la réalisation d’un hôtel touristique de 04 étages, dont l’ossature (piliers et dalles) a été menée à terme avant que les travaux ne soient, brutalement, freinés par l’arrivée des premières hordes de terroristes qui y ont fait leur lieu de prédilection, au même titre que les maquis de Zbarbar sur les hauteurs de Lakhdaria. A proximité de cette ossature, il existe une maisonnette traditionnelle rénovée sur l’esplanade même de la source servant de refuge aux estivants et touristes qui se laissent surprendre par les brusques et violentes tempêtes qui s’abattent fréquemment et durant toutes les saisons sur ces hauteurs. Un peu plus bas, à quelques 200 m de la source, se dresse une grande maison forestière bien conservée, grâce aux opérations d’entretien qui l’ont protégées des agressions climatiques. Cela, en parallèle à de nombreuses habitations mitoyennes, elles aussi «neuves», acquises par les citoyens d’Ivelvaren dans le programme de l’habitat rural financé par l’Etat. Notons, pour conclure, que grâce à un net recul de l’insécurité et après une timide reprise du pèlerinage au sommet de Tamgut, à partir de 2012, qui s’est déroulée sans incidents, il a été enregistré durant toute la saison estivale de cette année, un rush sans précédant de visiteurs venus des quatre coins de la Kabylie, des wilaya limitrophes et d’Alger, prenant d’assaut le majestueux sommet de Yemma Khedidja relié à Tala Rana par une piste pédestre inscrite en priorité pour bénéficier d’un projet d’aménagement, apprend-on au niveau de la Direction du tourisme. L’on nous apprend que la levée topographique et l’étude de cette piste sont menées à terme. Sur le plan servitude et commodité il est à signaler qu’une route revêtue, reliant le site de Tala Rana à la RN30 distante de 4 Km, est fréquentée et ne nécessite que de petites retouches. Cela à côté d’une ligne électrique réalisée dans les années 1990. Un projet dont a bénéficié le village Ivelvaren dans le programme de l’électrification rurale et dont le dernier pilon se situe à 300 m du site. Cet ouvrage a subit, malheureusement, des faits de vandalismes : les câbles de la ligne, étant en torsade, ont été volés durant la décennie noire, mais l’essentiel, c’est que les poteaux sont toujours en place, ce qui ne poserait pas de problèmes pour un rapide raccordement de la ZET au réseau électrique.
Oulaid Soualah